Bar Pietro piola sardo-veneziana – Turin (Italie)

Ce fût le coup de coeur découverte de mon 3ème séjour turinois : une vraie piola, entendez par là un authentique et populaire bistrot piémontais. J’étais d’autant plus content d’en trouver qu’à Turin, beaucoup de restos proposent la même carte de spécialités piémontaises (vitello tonnato, joue de boeuf au vin rouge, agnolotti) et souvent, soit pour un prix conséquent parce que la déco va avec, soit pour une qualité sans grand intérêt si vous avez déjà goûté ailleurs ces mêmes spécialités parfaitement réalisées.

Ici c’est parfait, on mange vite et bien une cuisine du jour, économique dans un environnement 100% sans chichis, c’est un troquet qui fait honneur à la culture populaire des piole.

Je cherchais des infos sur un resto sarde de Turin  (l’ancien royaume sardo-piémontais explique la présence sarde ici), finalement les avis n’étaient pas fous, mais de fil en aiguille je suis tombé sur cette piola à laquelle les locaux avaient l’air très attachés, expo de jeunes artistes, cuisine super simple, pas d’eau au robinet dans les toilettes (selon un avis).

Déjà le nom m’avait interpellé, moi qui aime beaucoup la Sardaigne et le Piémont, mais aussi Venise, car il associe les 3.

C’est très simple et l’accueil est également sans façons, il ne faut donc pas se formaliser. Cela étant j’ai été accueilli très sympathiquement par le monsieur qui m’a emmené à la table dans le fond où m’attendaient mes proches. C’est la bonne nouvelle, cela a beau être une piola, on peut réserver, même le midi.

Les murs sont couverts de photos superbes d’un photographe turinois, le monsieur du resto nous a expliqué que le fils du photographe était un client fidèle du lieu et que c’est ainsi que les photos ont atterri ici, je crois que c’est ça. Il m’a alors montré la photo en haut à droite de la photo ci-dessous, en me disant goguenard : ” Tito avec Agnelli!”.

Il y avait donc le monsieur qui nous servait et qui m’a confié avoir cuisiné la tarte aux noisettes donc il est au four et au moulin, ainsi qu’une dame derrière le bar.

Un de nous a pris l’assiette de spécialités.

Le reste a choisi les “sarde in saor”, une recette vénitienne typique : oignons rissolés et raisins, on cuisine le plus souvent les gamberi ou les sardines in saor, comme ici, in saor évoque le côté aigre (comme le mot sauer en allemand). J’avais d’ailleurs filmé à Venise la cheffe d’un resto qui me montrait le plat. Elles étaient servies avec une polenta typique de la cuisine vénitienne également.

Un bon verre de vin sarde pour les accompagner, lorsque le serveur m’a montré la bouteille de Vermentino de chez Argiolas à la fin, j’ai compris, j’ai visité leur fromagerie en Sardaigne, à côté de leur cave.

Quand le serveur nous a annoncé “tarte aux noisettes”, du Piémont bien sûr, j’ai demandé : “maison?” et il m’a répondu : “c’est moi qui l’ai faite”.

Le bilan est complètement dingue pour 4 personnes : 3 sardines, 1 assiette mixte, 1 verre de vin, 2 tartes aux noisettes, 4 cafés, 52 euros.