Murese – Raassilla (Estonie)

C’est une ferme pas comme les autres.

Ils élèvent des moutons (800 l’été, 350 le reste de l’année) mais font quantité d’autres activités. Ils vendent notamment des gants, bonnets, écharpes tricotés avec la laine des moutons qu’on peut retrouver dans la boutique de l’office du tourisme.

Ils accueillent chaque année de nombreux volontaires venus des 4 coins du monde, on peut aussi venir passer un ou quelques jours en échange d’une aide au travail quotidien.

La ferme s’est aussi fait connaître lors d’un concours d’entrepreneuriat en Estonie. Le concept était de laisser libre cours à ses idées les plus folles.

Eve la fille a alors lancé le projet de devenir ami avec un mouton : une idée délirante consister à avoir son propre mouton dans la ferme, équipé d’une webcam.

Cette démarche sympathique a accru encore la notoriété de la ferme.

Murese est mentionnée sur le site visitestonia.com.

Dans les pièces à vivre on a la laine de mouton colorée entreposée.

A peine arrivé, j’ai été mis à contribution pour écosser une sacrée quantité de haricots.

Ensuite c’est le souper.

En Estonie on a des fruits et des légumes pendant une période très réduite, vu l’hiver rigoureux.

Mais pendant ce temps-là on en profite, surtout dans ce pays qui aime beaucoup cultiver son propre potager, si bien que tout venait du jardin.

Ennukse Metsavendade bunker

C’est un bunker célèbre d’Estonie qui se trouve à 3 kilomètres de la ferme.

Il faut savoir que lorsque les soviétiques ont “repris” l’Estonie aux mains des nazis (perpétuant ainsi pendant plusieurs décennies le calvaire que le pays avait déjà enduré avec l’occupation soviétique d’avant-guerre puis l’arrivée des nazis), des Estoniens ont pris le maquis et se sont réfugiés dans des bunkers construits pour l’occasion.

On dit que les derniers en sont sortis dans les années 80.

Celui-ci a été aménagé afin qu’on puisse le visiter, malheureusement pour ses occupants, ils furent découverts par les soviétiques et brûlés à l’intérieur.

Retour à la ferme car c’est l’heure de nourrir les moutons les plus jeunes au biberon.

Ensuite on les trie car certains doivent être abattus. Pour cela on doit faire passer une bonne centaine de moutons dans un portique équipé d’une balance au sol. Le père d’Eve bippe l’étiquette qu’ils ont chacun avec un genre de tube plastique qui identifie le mouton puis en fonction du poids indiqué, ils sont dirigés vers la gauche (vie sauve) ou vers la droite (fini la récré).

Réflexion de citadin : on mesure alors le boulot que c’est. Le Père d’Eve se lève vers 4 h du matin, travaille un peu à la ferme, puis va exercer son boulot régulier, et enfin bosse jusqu’à 22h30, 23h à la ferme avec son fils, sa femme et Eve qui les aide aussi désormais.

Je vous conseille si vous avez le temps d’aller faire un tour à Murese. Cela fait une belle coupure avec le calme et la vie culturelle de Viljandi.

Par ailleurs en Estonie, la campagne représente un des charmes et une des caractéristiques les plus fortes du pays, ce serait dommage de passer à côté.