Histoires d’Eau au Friesland (Pays Bas)
01.10.18 - Guillaume - 716lavie
Y venir
– Train Thalys jusqu’à l’aéroport d’Amsterdam Schiphol d’où vous pourrez facilement louer une voiture. Il est vraiment recommandé de louer une voiture pour circuler dans la région.
– Train depuis Asmterdam jusqu’à Den Oever ou jusqu’à Makkum.
Je vous emmène au Nord des Pays-Bas dans le Friesland, là où l’eau a depuis toujours été une problématique majeure : la contenir, s’en protéger, permettre des cultures agricoles en asséchant les sols, tester les digues pouvant résister aux pressions les plus folles, etc…
Aujourd’hui, en 2018, la région fait face à une double dynamique : d’un côté les simulations informatiques permettent de se passer d’essais autrefois réalisés grandeur nature, de l’autre il faut renforcer la fameuse digue de 32 kms, l’Afsluitdijk, tout en prenant en compte les critères environnementaux actuels : piste cyclable, respect des poissons qui viennent se reproduire en eau douce. La région respire l’eau car elle a de tout temps dû composer avec, d’où le titre de cet article. J’ai été invité pour ce voyage par l’office du tourisme des Pays Bas, nous sommes restés deux jours sur place. Je vais mentionner dans cet article certains lieux que je n’ai pas visités, mais qui m’ont été recommandés. Je préciserai alors que je n’y ai pas été moi-même.
Waterloopbos
L’histoire assez hallucinante de ce Waterloopbos, c’est l’idée de Pays Bas indestructibles lorsqu’à partir des années 50 on va simuler ici et ce, pendant 60 ans, toutes sortes de dégats possibles causés par les eaux afin de tester les structures de digues mises au point par des centaines d’ingénieurs. Ces résultats serviront pour des ports turcs, nigérians, libyens, danois et j’en passe. Depuis plusieurs années le lieu ne sert plus car remplacé par les ordinateurs. Il a été décidé de transformer ce site quasi mystique dans la mesure où il témoigne du combat de l’intelligence de l’homme face à la nature, en un lieu d’art et de mémoire.
Les artistes Ronald Rietveld et Erick de Lyon ainsi que le frère de Ronald, Erik Rietveld, philosophe, ont eu la tâche de créer durant 4,5 ans l’oeuvre intitulée Deltawerk qui aura été inauguré 2 jours après notre visite. Ils ont coupé des énormes pans de mur (chaque mur pèse 43 tonnes) grâce à une énorme scie circulaire puis ils les ont tournés à 90° et les ont ensuite posés sur le reste du mur (photos ci-dessous). 2000 camions ont enlevé la terre qui avait été amoncelée le long du canal, donc la cafétéria dans laquelle nous avons mangé était sous terre encore quelques mois avant notre visite.
Impressionnant à tous points de vue : imagination, conception, réalisation, émotion, réflexion. Ronald Rietveld m’explique bien dans cette vidéo les enjeux de son oeuvre. Ils ont par ailleurs ouvert un café sur le site qui vous permet de vous restaurer sur place.
Land Art
Durant la construction de la Flevoland, cette région née artificiellement suite à l’assèchement d’une partie du Zuiderzee, autrefois golfe maritime, il a été très vite question de réaliser ici des oeuvres d’art à grande échelle qui épouseraient la nature environnante. Le choix s’est porté sur ce courant artistique popularisé aux Etats-Unis dans les années 70, le Land Art. Au final ce ne sont pas moins de 7 oeuvres qui ont pris place ici et qui peuvent être visitées en l’espace d’une journée.
Pier + Horizon de Paul de Kort
Parmi elles, nous sommes allés voir Pier + Horizon de l’artiste hollandais Paul de Kort. Ici il y avait auparavant un barrage de 6 kms de long avant que le polder ne soit récupéré. Un polder est “est une étendue artificielle de terre gagnée sur l’eau, le plus souvent dont le niveau est inférieur à celui de la mer, à partir de marais, estuaires, lacs ou des zones littorales.” (source wikipédia). La jetée construite par l’artiste évoque cet ancien barrage.
Par ailleurs tout autour, ont été disposés des bandes, qu’on appelle kraggen, recouvertes de plantes aquatiques qui sont attachées d’un seul côté à un poteau. Lorsque le vent souffle fort, ces kraggen pointent alors tous dans la même direction. Ces kraggen évoquent les villages des environs, il a été inspiré par un tableau de Mondrian, le Compositie 10.
Chaque matin une photo est prise, ce qui donne lieu à une timeline.
Afsluitdijk Wadden Center
Le musée Afsluitdijk Wadden explique le contexte géographique si particulier de cette digue de 32 kms construite en 1932 qui sépare la Waddensee de l’IJseelmeer, mais dès le 17ème siècle il y avait des projets de fermer la mer à cause des violentes tempêtes. On va bientôt renforcer la digue car elle n’est plus aussi solide, mais il s’agit aussi de créer une piste cyclable ainsi qu’un chemin pour la migration des poissons. En effet les poissons tels que les anguilles et saumons qui ont besoin de sel et d’eau de mer viennent depuis les Etats-Unis chercher l’eau douce en Europe pour se reproduire ne peuvent y accéder à cause de la digue; pourtant quand il y a un trop plein d’eau douce, elle passe par dessus la digue et retombe dans la mer salée les attirant irrésistiblement.
Le musée a ouvert en mars 2018 avec le but d’attirer plus de visiteurs dans la region. Il a reçu 100 000 visiteurs en 6 mois alors qu’ils en avaient prévu 70000 sur un an.
Kazenmatten museum
Nous n’y avons pas été, mais ce musée rend hommage aux 225 soldats néerlandais qui ont réussi à arrêter 15000 soldats nazis durant la 2ème guerre. Le site est situé sur l’Afsluitdijk, la digue de 32 kms et offre un très beau panorama.
Enkhuizen
J’ai eu un coup de coeur pour ce port bucolique de 17000 âmes qui fût un temps en rivalité directe avec Amsterdam.
Au 16ème siècle, cette ville construite sur un ancien marais était très active commercialement parlant. Aujourd’hui, les poissons ont disparu à cause de la création de la digue et l’activité de pêche a plongé. Les 400 bateaux, certains réellement centenaires, d’autres construits récemment à la manière de, servent aujourd’hui pour des croisières en mer à la journée. Comme ils sont à fond plat afin de pouvoir emprunter les canaux, ils ont des genres de grosses palmes en bois sur les flancs qui leur servent de dérives.
J’ai adoré flâner dans son centre ville, il y a la vieille ville, les canaux mais aussi de nombreux cafés avec du monde en terrasse et des magasins alimentaires avec des produits de qualité. J’ai ainsi rapporté trois fromages de compétition (voir la partie Alimentation plus bas).
Zuiderzeemuseum
Un des gros points forts de la ville en termes d’attractivité touristique c’est le musée ethnographique Zuiderzeemuseum. Ce musée en plein air présente 140 maisons traditionnelles originales qui ont été démontées de leur lieu initial puis remontées ici.
Vous pouvez aussi participer à un atelier de fumage de poissons, hareng et saumon.
Leeuwarden
Nous n’avons pas été à Leeuwarden qui est la capitale européenne de la culture en 2018, mais j’aurais beaucoup aimé pouvoir y aller.
Leeuwarden
Sems
Gouverneursplein 36
le site
Voilà un restaurant gastronomique qui m’a été recommandée par une personne de la région et qui a l’air d’être très bon.
Makkum
It Posthus
Plein 15
Nous avons dîné au Posthus, un genre de pub gastronomique, que j’ai trouvé assez cher pour ce que c’était (36 euros le menu du soir), mais qui peut s’avérer être une halte utile si vous séjournez du côté de Makkum qui est une jolie petite ville de bord de mer. Mon tartare de boeuf local de la région de la Frise était convaincant en entrée, j’étais moins fan de ma pièce de boeuf en plat que j’ai trouvée trop cuite. Quant au cheesecake, il était tout simplement beaucoup trop sucré. Le service est plutôt gentil, mais de qualité un peu flottante pour un tel prix.
La kroket est une spécialité du pays qui s’est développée après la 2ème guerre : un ragoût de boeuf roulé dans la chapelure puis frit. Quand c’est bien fait, c’est au final assez fin, même si on se doute bien que certains en profitent pour mettre n’importe quoi dedans.
Enkhuizen
De Graaff Van Enckhuysen
Westerstraat 71
J’ai eu le temps de m’échapper du groupe de presse pour aller acheter des souvenirs inégalables ici. Les deux vendeurs étaient compétents et très sympas. Ils ont eu plaisir à me conseiller les fromages qu’ils aimaient personnellement, je suis reparti avec un jeune avec 50% de matières grasses, un fromage plus maturé issu d’un petit producteur et un autre encore plus vieux + 3 bières artisanales locales.
Si cet article vous a plu, n’hésitez pas à laisser un commentaire et à vous abonner pour recevoir par e-mail les prochaines trouvailles de 716lavie. Vous pouvez également suivre 716lavie sur Facebook et Instagram .
Vous aimez 716lavie ? Vous pouvez m’encourager et me soutenir financièrement sur Tipeee :