John d’Orbigny

John d’Orbigny est l’homme qui a donné son nom à l’agence immobilière John d’Orbigny Immobilier (vous pouvez lire sa biographie ici).

La page facebook de l’agence est l’une des plus intéressantes qui soient en termes de photos sur le Paris d’époque.

J’ai voulu en savoir plus et suis allé d’interview les membres de l’équipe qui ont répondu à l’interview comme si c’était John d’Orbigny lui-même qui parlait.

1) Bonjour, pouvez-vous nous expliquer ce qu’est John d’Orbigny Immobilier ?,  on ne voit pas forcément le lien entre l’agence immobilière et la richesse du contenu que vous postez.

John d’Orbigny, c’est une agence immobilière, avant tout.

Derrière cette question, il y a l’ambigüité d’une activité commerciale, par rapport à une page Facebook à vocation culturelle, historique, et non mercantile (le partage est gratuit).

Je ne fais en effet pas allusion à mon activité sur la page, sauf pour dire « que John d’Orbigny n’est pas une agence immobilière comme les autres », dans l’onglet « à propos ».

Derrière « immobilier », il a la notion juridique d’immobilité, ce qui n’est pas déplaçable, ce qui est parfois immuable, et donc, va de pair avec l’histoire de la ville qui l’entoure.

Ce qui m’amène, dans mon activité et dans ma page, à parler de l’environnement.

L’appartement (la maison, le commerce, …), vendu ou loué, tire son intérêt aussi de l’immeuble dans lequel il est situé, du quartier où il se trouve, des commerces, des écoles, des transports alentours.

De la proximité de monuments ou de jardins.

De son histoire…

J’exerce cette profession depuis plus de 20 ans, et mon activité commerciale est liée, totalement, à mon intérêt pour cette ville.

Nous avons cela en commun, mes clients, les « fans » de ma page, et moi, nous partageons un goût pour Paris, au point pour certains de dépenser beaucoup d’argent pour y vivre !!!!!

Indirectement, ma page FB est une façon d’expliquer la vision que j’ai de ce métier.

Je veux donner une autre image de cette profession tant décriée, à juste titre très souvent…

2) D’où vous vient cette passion pour Paris ?

« Paris est tout petit pour ceux qui s’aiment, comme nous, d’un aussi grand amour.  »

Ce n’est pas une passion, c’est mon environnement. L’histoire de Paris expliquant son présent, je suis curieux de son évolution urbaine (architecturale, artistique, …), de ses frontières et cicatrices, de l’histoire de ses habitants (migratoire, sanitaire, sociale…) et bien évidemment de celle de ses logements.

La photo est un outil précieux pour montrer tout cela. Le problème, c’est que ses débuts datent réellement de 1840-1850 (un peu avant pour les daguerréotypes) et qu’il faut se fier aux tableaux, et gravures, pour les documents plus anciens.

Je m’attache donc principalement à une période qui va de 1840 à 1970.

J’essaye de ne pas oublier que la photo peut être aussi interprétée, et qu’elle n’est pas toujours fiable (sans parles des montages). D’autant que les crédits qui les accompagnent sont parfois erronés.

3) Comment recherchez-vous toutes ces photos ?

C’est bien la difficulté, à partir du moment où vous n’avez pas une fortune à dépenser dans la recherche des photos (sinon, il y a les agences spécialisées comme Roger-Viollet, qui à partir de 78€ ht la photo, vous trouve ce que vous voulez, y compris l’exclusivité de diffusion qu’ils détiennent pour certains photographes comme André Zucca).

Donc, je ne peux compter que sur ce qui est accessible sur internet, ce que je trouve dans « mes archives », et ce que mes lecteurs m’envoient.

Mais surtout, sur ce qui a été numérisé, par les administrations, les associations, et bien sûr les particuliers.

C’est là où le bât blesse ! Très peu de photos ont été scannées par les particuliers, elles dorment dans des albums, de boîtes à chaussures, et partent souvent à la poubelle lors des successions.

Des pans entiers de vies disparaissent ainsi, des témoignages uniques que l’on ne pourra pas reconstituer.

4) Avez-vous songé à organiser des visites ?

Les visites, c’est mon métier ! …….Pour les appartements !

Plus sérieusement, mon métier, comme cette page, me prennent beaucoup de temps (j’essaye de publier un album par jour).

Il n’est pas dans mon projet d’organiser des visites, pour le moment.

D’autres pages le font très bien, comme Paris Zigzag, par exemple….

Je profite de cet entretien pour remercier 2 pages qui m’ont beaucoup aidé au lancement de la mienne : Paris Unplugged et Musée Carnavalet.

Et je tiens une fois encore, à remercier mes lecteurs pour leurs commentaires pertinents et leurs partages.