Corner – Paris (75010)

Parmi tous les restos sur lesquels le sticker 716lavie figure, y en a peu où je suis aussi fier d’être que Corner.

Déjà parce que depuis plus de 10 piges qu’il est sur le site (un immense merci à la personne qui me l’a fait découvrir), y a toujours aucun autre média qui est venu poser son stick ici. Et pourtant Corner est fréquenté et connu, je ne m’approprie rien. En revanche pour parler avec les patrons, faut y aller, personne ne t’a attendu et personne n’a besoin de toi pour que ça tourne et c’est ça que j’aime.

J’y ai été tellement de fois que ce sont les articles les plus durs à écrire ou disons, à remanier. En effet, comment parler d’une seule manière d’un lieu qu’on a fréquenté si souvent, pas évident. J’ai regroupé des anciens articles dans ce post-ci et je rédige celui-ci pour un nouvel élan.

La petite histoire originale de 2010
Je voulais connaître de bonnes adresses dans le quartier indien et j’avais du mal. Alors j’avais écumé le web, demandé à différentes personnes, et il en était ressorti plusieurs spots.
J’avais été jeter un oeil mais en voyant derrière la vitrine que la moitié de la clientèle me ressemblait, je n’étais pas inspiré. C’est sûrement très bon mais je préfère les ambiances dans lesquelles je voyage un peu plus.
Et puis je rencontre une personne, habituée de la Churrasqueira Galo, qui me confie être passionnée d’Inde et se régaler de son petit plat habituel à 6 euros (je ne sais plus ce que c’était) à Ganesha Corner.
Elle me précise : c’est tout simple hein mais c’est délicieux.
Ah ! ça m’intéresse.
La 1ère fois, je vois deux trentenaires se régaler demander des plats en indien, commander des thés spéciaux, bref des habitués. Du coup je leur pose quelques questions sur le resto et leur dis que j’avais du mal à être motivé pour rentrer dans certains autres pour les raisons que j’ai mentionnées plus haut.
L’un des deux me dit : “clair, ici c’est ma cantine, presque 10 ans que je suis dans le quartier et je viens toujours là, c’est sans façons mais super bon.” Me voilà donc parti au Ganesha Corner. Cette chronique mélange plusieurs visites car j’y suis allé au moins 4 fois, histoire de tester plusieurs plats, prendre le temps de comprendre l’ambiance, de me faire accepter aussi (je demande au responsable de me sortir une spécialité différente à chaque fois).
Je peux donc écrire sur Ganesha Corner, désormais appelé Le Paradis Indien.

C’est une gargotte, un spot sans chichis où ça dépote : cuisine ouverte à l’entrée avec en permanence un minimum de 2, quand ce n’est pas 3 chefs qui s’activent en direct, tout est cuisiné minute. Dans la salle, il doit y avoir une dizaine de tables, ne vous attendez pas à du grand luxe, mais vous verrez tout de suite par rapport à la clientèle et l’ambiance, ce sont des gens qui connaissent et savent ce qu’il viennent manger. Il y a bien sûr une grosse demande “à emporter” également, ce qui lui a permis de tourner non stop pendant le confinement.

9 balles pour un festin fait minute. C’est la mode des vlogs et des chaînes youtube de bouffe. Je ne me sens pas à l’aise dans ce game de montrer sa tronche en faisant des grimaces mais si jamais je pouvais dans le cadre d’une émission TV faire découvrir un spot de street food full Paname comme beaucoup ne l’imaginent que dans des pays lointains, j’adorerais venir ici. Déjà parce que je rêverais de voir de près ce que font les cuistots. Mais ici j’ai jamais voulu déranger, c’est la magie du truc, tu viens, tu payes, tu repars et t’en sais pas plus. C’est pas la mode, c’est la street food qui en a rien mais alors rien à foutre de la hype et ça fait du bien.

Ici un biryani boeuf, il est toujours servi avec aussi une cuisse de poulet et les crudités dans la sauce à gauche, j’ai acheté le beignet en plus.

PS: ils ne vendent pas de bière, il faut aller pour cela à l’épicerie située dans l’angle opposée, la Taj Mahal est à 1,50. L’angle juste en face en revanche est le siège des Hell’s Angels. Un Paname pas aseptisé que ce coin-là.