Pen Ar Vir – Loctudy (29750)

Note :
Le chef a changé depuis l’écriture de ces chroniques, c’est désormais Frédéric Rouxel 

Le cadre est très agréable : la vue sur la rivière de Pont L’abbé est belle, malheureusement le soir on ne voit pas grand chose, la pièce est grande et on a de l’espace sur la table et entre les tables ce qui est fort appréciable.
Franchement on se sent bien.

La petite histoire
A priori y avait peu de chances que ce soit parti en vrille mais quand même y avait quelques craintes avec l’étoile (changement de prix, de registre); et puis dans le fond on avait surtout très envie d’y retourner car c’est bon !
Le chef a en effet réussi à occuper un créneau pourtant simple mais pas si courant dans cette région-là (je ne parle pas de la Bretagne, ni même du Finistère mais plus du pays bigouden et petits alentours) : une cuisine raffinée basée sur des produits locaux relativement peu “transformés” – j’ai pas dit peu cuisinés.
Comme je l’ai déjà écrit sur ce blog, la cuisine crémeuse m’a dégouté du poisson dans les restos pendant un moment et il était quand même dingue d’imaginer que dans un coin où le poisson est d’une fraîcheur absolue on ne puisse pas le trouver au plus proche de son expression naturelle.

La serveuse était sympa mais parfois ses réponses étaient un peu courtes et certaines de ses réactions pouvaient paraître désobligeantes compte tenu du standing du restaurant.
Il est légitime de demander ce qu’est cet élément non annoncé dans la salade (du magret dans une salade présentée comme de maquereaux et de sardines).
Pour résumer on avait l’impression que soit elle ne savait pas tout, soit elle n’avait pas envie de perdre son temps à parler des plats. Et pourtant dans un resto tel que celui-ci, cela apparaît normal de s’intéresser avec gourmandise à ce que l’on a dans l’assiette. Rien de méchant mais bon.
Le jeune sommelier était très sympa et a tranché dans le vif lorsque je lui ai demandé son coup de coeur de la carte. Et quand j’ai dit que c’était peut-être un peu cher pour nous (48 euros) il a tout de suite mentionné une solution de repli.
En fin de service, nous avons eu un tout jeune, un peu impressionné mais très gentil.

D’abord des petits amuse gueule maison.

– Crème brûlée de foie gras, très bien, rapide et sympa

– Gougères et rillettes de thon (ou maquereau je ne sais plus, dans le coin c’est souvent maquereau)
Déjà j’adore la gougère en tant que telle mais là accompagnée d’une rillette de thon maison, hummm c’est bon.

Si la formule est à un prix vraiment honnête, c’est sur les vins que ça fait plus mal puisque les 1ers sont à 30 et que ça monte rapidement à 40 euros. A deux, ça fait 20 euros en plus par personne et du coup on quitte bien vite le 30 euros par tête du menu pour tutoyer les 50. C’est en tout cas bon à savoir si jamais l’on comptait profiter du menu à 29 pour dépenser peu.

Il y a deux menus, l’un à 29 et quelques, l’autre à 39 : les deux ont entrée-plat-dessert.
Entrée
Salade de maquereaux et sardines au magret de canard
Bien, perso je ne vois pas trop l’intérêt de rajouter du magret mais après tout il ne dérange pas, en tout cas l’ensemble est frais et j’ai beaucoup aimé la laitue (je trouve souvent que dans les restos la salade est négligée ou mal traitée)

Plat
Colin aux petits légumes et purée (menu à 29)
J’aime bien le colin, ici il est parfaitement cuit et même s’il y a de la sauce cela ne gâche en rien sa consistance assez ferme.

Du bar pour le menu à 39, cuisson impec’ aussi

Dessert
Un assortiment de fruits avec une glace, mouais, bien et sincère (là encore les fruits sont tels quels) mais pas renversant non plus, petite note en deçà pour finir, limite j’aurais préféré du rab de gougère 🙂
En tout cas l’assortiment de desserts du menu à 39 était top.

C’est très bon pour un prix très honnête, le cadre est superbe, l’ambiance n’est pas prétentieuse il y a le calme et l’espace pour s’adonner aux joies de cette cuisine bretonne qui jubile de travailler des produit locaux de telle qualité.

Il ne manque plus qu’à ce que le service accompagne avec un peu plus de rondeur et moins de réserve l’envie légitime qu’on a de pénétrer cet univers culinaire et régional.
C’est tout de même frustrant dans un tel restaurant d’avoir l’impression que les questions – sans piège – sur ce que l’on mange puissent aussi vite indisposer.