Le Poisson d’Avril – Le Guilvinec (29730)
01.08.14 - Guillaume - 716lavie
29730 Le Guilvinec
Fermé le lundi
http://www.lepoissondavril.fr/
Cela reste mon coup de coeur du coin, la table qui a su selon moi allier simplicité du produit et raffinement des compositions. Ils ont réussi par ailleurs à étendre la gamme des menus sans se perdre, de même pour le service qui reste accort et spontané malgré un resto désormais régulièrement quasi plein en été.
Je regrette souvent que ce coin de Bretagne ne joue pas plus la carte du produit et de l’inventivité, il y eut le Pen Ar Vir, il y a le Poisson d’Avril, je ne connais bien évidemment pas toutes les tables alentour mais il me semble que ce mouvement qui consiste à proposer une cuisine séduisante et moderne jouant sur le terroir et l’authenticité tout en sachant être force de proposition tarde à venir ici.
Je l’ai déjà chroniqué à en août 2012 et en juillet 2013, c’est donc ma chronique annuelle pour ce resto qui a trois ans d’existence avec cette équipe.
Je suis ravi de voir que leur porte a de plus en plus de stickers (Saveurs magazine, Trip Advisor, …) et surtout que le resto est plein, vraiment content pour eux.
C’est agréable de voir croître un resto dans lequel on a cru depuis le début.
Face à la mer, sur le port du Guilvinec, on a su rendre sa poésie au vaisseau amiral du 1er quartier maritime de France (qui regroupe aussi Saint-Guénolé, Bénodet, Loctudy et Lesconil).
Un jour comme celui-là c’est le bonheur absolu.
Elle est toujours aussi bien alors même qu’elle s’est étoffée : pas une personne ne se ressemble, on sent donc bien que le casting s’est fait sur des valeurs professionnelles et humaines, et puis tout le monde est sympa et pro, c’est vraiment un régal. J’ai aussi apprécié le fait que la patronne nous ait servi au début et que rien dans son comportement ne laissait deviner que c’était elle, ça montre bien qu’ici l’arrogance n’est pas de mise.
Il y a donc un menu en plus par rapport aux deux déjà proposés, et on a toujours le carte blanche à 49 euros.
Ce soir-là il y avait en plat du jour du Saint Pierre à 27 euros, pas donné.
On attaque avec un Pouilly-Fussé de 1ère bourre, légèrement boisé, rond en bouche tout en restant minéral.
En amuse bouche, une soupe de tomates, pastis, basilic avec un pique au chorizo et au brin d’amour (le fromage corse avec des herbes dessus)
Je pars sur un menu à 42, on se fait plaisir ce soir-là!
Entrée
J’attaque avec une raviole de homard bleu, bisque au miso, achard de légumes à la coriandre et oeufs de poisson.
Que dire? c’est magnifique, l’achard de légumes fait pâle figure face à la raviole, qui elle est un délice! Les goûts sont ajustés, pas d’effet de manche, la consistance est elle aussi réussie, un vrai bonheur ce plat.
Plat
Lotte, riz vénéré aux fèves, poulpe, langoustines, palourdes grises, jus safrané.
Un régal, je mange peu de poisson à Paris durant l’année (marre du filet, pas de poissonnerie qui m’inspire près de chez moi), c’est justement pour me lâcher lorsque je suis en bord de mer, soit en cuisinant, soit pour manger des plats comme celui-ci.
Il peut paraître simple à 1ère vue mais la manière dont tout s’emboîte est phénoménale : la lotte est parfaitement cuite, le jus safrané est le bon compagnon de route de tout cet attelage, les langoustines en déco sur le côté ne sont pas glacées comme c’est parfois le cas, le riz vénéré (je ne connaissais pas cette expression pour désigner ce type de riz noir) était parfait, les fèves que je cuisine souvent m’ont elles aussi bluffé, tendres et d’un beau vert, bref un plat magnifique d’équilibre, pas de superflu.
Des exemples d’autres plats servis ce soir-là :
Je trouve que le plateau de fromages pourrait être plus conséquent mais en même temps il y a 4 fromages et je pense que ça se tient bien au final.
Dessert
Mon dessert m’a laissé sur ma faim : parfait glacé à la fraise, sponge cake pistache, fraises de Plougastel, cerises et gouttes de meringue.
J’ai trouvé que pour un menu à 42, le finish était faible ; je l’ai dit calmement à la fin lors d’un débrief avec la patronne, j’ai même culpabilisé un peu car je me doute de tout l’effort que c’est pour maintenir une telle qualité de cuisine et de service sur trois ans. Enfin, je trouve cette adresse emballante depuis le début, je la vois grandir avec joie, il me semble donc normal de souligner un point en-deçà selon moi.
Le dessert manquait de peps, d’à-propos, on attaquait le parfait qui n’avait pas un goût renversant, alors que leurs glaces sont toutes maison et sont normalement réjouissantes, puis il y avait le biscuit à la pistache sympa mais pas dingue, et enfin les fraises sur le côté, mais lointaines, comme détachées, je n’ai pas été convaincu! 🙂
Les autres étaient satisfaits, notamment la personne qui a pris leur mi-cuit au chocolat qui est un vrai mi-cuit maison dégoulinant de chocolat maison comme on aime.
Un café / Armagnac pour finir parce qu’on n’est pas des bêtes.
Faites que ce Poisson d’Avril continue de nager loin des eaux troubles, cette table est enthousiasmante et a su prendre de l’envergure en trois ans sans rien perdre de son âme : exercice difficile pour un resto qui a sans doute une fréquentation en saison bien différente de celle durant l’année (notamment les midis de semaine mais en même temps je n’en sais rien).
La fin étant la moitié du tout et les prix étant conséquents, attention juste selon moi à ce que l’on parte sur une note aussi bonne que celle du début de repas et que cette impression de créativité et d’équilibre, de précision dans le goût nous accompagne jusqu’au bout.
Voilà sinon on l’aura compris, triple bravo et en résumé, ce Poisson d’Avril est tout sauf une blague.
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