La Régalade Saint Honoré – Paris (75001)


06.06.11 - Guillaume - 716lavie
La Régalade Saint Honoré
123 rue Saint-Honoré
75001 Paris
01 42 21 92 40
Fermé Samedi et Dimanche
Métro : Louvre-Rivoli
- Le résumé -

Un restaurant présenté partout comme la sensation du moment et une fois de plus c’est bien dans l’assiette mais il ne faut pas s’emballer.
Difficile cela étant d’écrire une chronique qui ne tombe pas dans l’excès inverse de la hype unanime, surtout quand on n’a pas noté l’intitulé exact des plats, ce qui est mon cas. Je vais tout de même essayer d’être au plus juste de mes impressions.

- Lieu -

Il est bien situé près des Halles. On ne voit pas grand chose de l’extérieur, à l’intérieur ça se veut néo bistrot mais c’est tout de même pas top pour le prix. La dispo des tables n’est pas guillerette, toutes les tables sur la rangée gauche sont les unes à côté des autres, quelques autres sont disséminées dans la partie droite de la salle, l’aménagement est moyen. Pour 32 euros, je préfère plus de confort. Ce jour-là il n’y avait pas une ambiance du tonnerre.

La petite histoire

Nous réservons et je dois dire qu’au téléphone la personne était sympathique.J’arrive en avance et l’on m’indique la table qui nous est réservée. J’avais demandé une table au calme si possible et l’on m’a mis sur la dernière de la rangée, près de la fenêtre, j’apprécie.Puis, en attendant la personne qui devait me rejoindre, je vais aux toilettes. Sur le chemin je croise le regard de l’une des 3 serveuses et je lui dis “bonjour” mais elle ne me répond pas. Je n’ai pas apprécié, ambiance moyenne. De même que François Simon mesure les décibels des restaurants, je trouverais ça intéressant d’avoir un baromètre à bonnes ondes qu’on baladerait dans le resto pour sentir s’il y a du chakra encrassé ou si ça coule de joie dans les artères.

En tout cas, sur ces premiers pas, j’ai tout de suite senti la partie du personnel la plus âgée un peu désintéressée, voire légèrement blasée. Sur les trois personnes, la plus jeune était très sympa, les deux autres assuraient le service sans grande chaleur ni enthousiasme.

- Le repas -

L’ardoise avec les coups de coeur du jour est posée : tous les plats ont des suppléments. Le Saint Pierre est à +7 euros.
Nous partons sur le menu à 32 puisque c’est ça qu’on nous a vendu à longueur d’article.Entrées

Soupe glacée de tomates (petits pois remplacés par de la tomate ce jour-là), coeurs de sucrines avec vieux comté et lard. C’était l’intitulé mais j’ai un vrai doute sur la présence du comté et du lard, autant pour moi.
Délicieuse, fraîche comme je le souhaitais, ça aurait pu être plus relevé mais c’était très agréable.

Thon mi-cuit avec caviar d’aubergines
La personne a beaucoup aimé

Plats
Cabillaud aux pousses d’épinards
Là aussi la personne était conquise, épinards parfaitement cuits et cabillaud impeccable.

Dorade grise
Là aussi le poisson est cuit impeccablement et les petits légumes disséminés font leur effet : pas de figuration, tout est bon et les textures sont al dente sans être trop craquantes.

Fraîcheur de rhubarbe, crémeux de fraise au mascarpone
J’aime beaucoup le macarpone et la rhubarbe, c’était très réussi.

 

- Le bilan -

Alors ce bilan quel est-il ?

45 euros pour un menu-entrée-plat-dessert, un verre de vin et un café.
Déjà je dois préciser un point sur lequel je suis passé. Il y avait à côté de nous un couple de retraités qui venait manger ici pour la 5ème fois. On sentait qu’ils n’étaient pas pinailleurs-nés mais ce jour-là ils étaient déçus. Leurs deux plats n’étaient pas arrivés ensemble, Madame trouvait son Saint Pierre mal cuit, trop froid, et Monsieur trouvait ses épinards froids.
Ils se sont donc permis de le dire. Pour excuse la maison leur a rajouté un dessert, ce qui démontre une certaine attention.
Du coup leur avis m’intéressait et je les ai questionnés un peu. Ils trouvaient donc que ce jour-là c’était raté et ils avaient l’impression qu’il y avait moins de monde que les autres fois, d’ailleurs ils avaient trouvé une table de la veille pour le lendemain et soupçonnaient le resto de ne pas marcher aussi fort qu’au début. Je n’en sais rien.

Ce que je dirai se résumerait à ceci :

Oui c’est bon, très bon. Y a-t-il besoin de courir partout en disant que c’est génial ? Sûrement pas, le service et le confort en salle ne permettent pas de crier au génie de l’ensemble. Visiblement le resto est parti trop fort, trop vite, trop de bonnes critiques de partout. Aujourd’hui, on a l’impression que c’est fréquentation en baisse, avec grosse proportion de touristes, le service paraît en partie blasé et quand on sort on ne se dit pas du tout : putain j’ai fait un repas d’anthologie pour 45 euros, on se dit putain c’est beaucoup trop cher pour le plaisir que j’en ai retiré.
C’est dommage parce qu’en cuisine ça bosse et c’est sérieux. Et je ne mets pas du tout ici en cause le sérieux du chef. Je dirais même que je passe un peu vite dessus car les articles m’avaient vanté les qualités de sa cuisine et je les ai moi-même constatées, je veux plutôt me mettre en porte-à-faux face à des tableaux monochromatiques que j’ai pu voir de l’établissement.
Le coco il aimait bien le concept de bistronomie au départ car ça marquait tout autant un décor (bistrot) que la signature d’une cuisine (classiques revisités et souvent allégés, de nombreux ingrédients pour un même plat, utilisation de légumes anciens ou rares) mais aujourd’hui ça semble souvent vouloir dire : business model entrée-plat-dessert à 32 euros, je t’assois mal et je te sers vite fait bien fait et normalement ça devrait le faire.
Ben non. Pas du tout. Ca le fait pas, en tout cas pas ce jour-là.

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