Le chirashi d’Abri Soba – Paris (75009)

Abri Soba, comme bon nombre de restaurants japonais en temps de Covid, s’est mis à proposer bentos et  chirashi à emporter. Le chirashi est à 23 euros, ce qui peut paraître beaucoup, mais s’avère grandement à la hauteur du prix vu la quantité, la qualité des produits mais aussi la richesse du plat qui est revisité.

J’y suis allé sur une proposition pertinente d’Edouard Isar qui, en bon fan de cuisine japonaise, en avait entendu parler. Je ne suis pas un dingue des sobas de l’Abri mais l’idée de tenter leur chirashi me bottait. Il est vrai que durant ce confinement de nombreux restaurants japonais proposent des bentos ou autres plats à emporter qui ne sont pas d’habitude à leur carte et il y a là des propositions très intéressantes.

La prise de commande pour le chirashi se fait la veille via le site. Vous précisez l’heure au moment de votre commande et effectivement ils étaient prêts à l’heure indiquée le lendemain. La jeune femme a été assez sympathique car un de nous, en voyant qu’il y avait des plats moins chers, a demandé s’il pouvait changer et ce fût accepté.

Voilà les bento qui ne nécessitent pas d’être commandés en avance.

Comme dit précédemment, quand j’ai su le prix du Chirashi (23 euros), j’étais partagé. Je me suis dit : “ça vaut sûrement le coup vu le lieu (Abri est réputé) et le prix mais quand même, je ne mettrai pas ça tous les jours pour un plat que je vais manger dans un parc.”

Le chirashi n’avait pas l’air énorme en volume mais son poids me laissait augurer du meilleur. Dès les 1ères bouchées, tous les doutes étaient dissipés.

– c’est très beau, bien présenté. L’habituel chirashi qu’on connaît sous une forme plutôt minimaliste se pare ici d’atours printaniers et floraux
– les goûts sont riches, les poissons sont de qualité et il y en a un paquet : maquereau, seiche, thon rouge, daurade, gambas, oeufs de truite. Plus on avance dans notre plat et plus on découvre de nouveaux poissons.
– c’est délicieux, très copieux, j’avais limite du mal à finir.
– c’est tellement bon, bien fait et dur à trouver autrement qu’ici que je me vois bien en prendre à emporter pour en manger à la maison lors d’un déjeuner avec des invités (pas tous les jours non plus hein).

– la soupe miso n’est pas en reste, simple mais agréable.

Avec ça, j’ai bu une une Pale Ale de la brasserie La Sentinelle, c’était magique. D’ailleurs je pense qu’il y a un énorme marché de la craft beer dans les spots de street food asiat’. Déjà je pense qu’on n’est qu’au début de la culture du “beer pairing” en France. On la connaît déjà bien pour les burgers et pizzas, encore que pour ces dernières on est loin de la culture italienne de la bière blonde ou blanche avec la pizza. Mais il y a une cuisine qui s’accorde magnifiquement avec la bière, c’est la cuisine asiatique au sens large. Or on est très très loin selon moi de couvrir le champ des possibles, surtout que la cuisine asiatique ne fait que se développer chez nous : à la fois les français s’initient à de nouvelles cuisines comme la cuisine chinoise régionale par exemple et de l’autre des restaurants font des propositions de plus en plus originales. Une Sentinelle avec ce Chirashi c’était le paradis, le match parfait, le tout dégusté au square Montholon qui est à la fois vivant et plutôt pratique aux beaux jours car il y a un milliard de bancs. Ils sont souvent quasi tous prix mais il y a un bon turn-over aussi.

Il est tellement bon que j’ai réfléchi à la possibilité de faire un repas chez moi à plusieurs avec ces chirashi. Il mérite en effet d’être dégusté à table en bonne compagnie.