Le Syndicat – Bar à cocktails – Paris (75010)

Le Syndicat est ce bar à cocktails branché que j’avais évité jusqu’ici car souvent plein mais qui s’est avéré une option tranquille en ce dimanche soir.

D’abord j’en avais entendu parler, puis j’avais vu la mini-terrasse remplie; enfin j’avais glissé une tête à l’intérieur et le monde m’avait dissuadé d’y entrer. Par ailleurs, cette rue du Faubourg Saint-Denis regorge de nouveaux lieux ou de lieux fréquentés par une nouvelle population. Certains respectent la “philosophie” originale de la rue, bigarrée et cosmopolite, représentée par des institutions que sont Derya, Urfa Durum 1 , Urfa Durum 2,  Sheezan, Mauritius Bazar, Kibele. C’est le cas du Château d’Eau ou de Mauri 7 qui, bien qu’ultra hipster, gardent un côté rock’n’roll ; d’autres en revanche semblent des transplantations de concepts snobs venus d’ailleurs, des lieux qu’on aurait posés là, sans chercher à faire une quelconque greffe avec l’âme du coin. Du coup, dès que je vois un nouveau lieu rue du Faubourg Saint-Denis, j’y vais avec la méfiance d’un chacal aguerri aux fennecs les plus malfaisants.

De l’extérieur, le lieu revendique une façade cracra – berlinoise – underground – speakeasy-  squat, etc… Pour ce qui est de la terrasse, elle est mignonne mais les chaises et tables sont très rapprochées les unes des autres si bien qu”il faut parfois jouer les contorsionnistes pour s’installer. Quand on arrive à entrer à l’intérieur, et à admirer le bar c’est le signe qu’il n’y a personne. Cela n’empêche, la déco, bien que tendance, a du chien. Ca claque.

Dans les toilettes, au plafond, il y a la superbe couverture de l’album “Goodness” de Clinton Fearon, qui a été dessinée par mon ami Kouakou qui se trouve être le concepteur du logo 716 et de bien d’autres choses sur ce site. Quand je l’ai dit à l’un des deux garçons, il m’a expliqué que l’affiche était initialement sur le mur de façade, mais qu’ils l’ont tellement aimée, qu’ils l’ont ont décollée pour la mettre à l’intérieur.

Il y avait deux jeunes hommes ce soir-là, un derrière le bar et un en salle. Celui qui servait à table était sympathique, mais on aurait pu imaginer un peu plus de pédagogie et de didactisme par rapport à la carte. Pareil pour l’autre qui a apporté un verre de vin sans expliquer à aucun moment ce que c’était ni d’où ça venait. Rien de grave, mais pour un établissement qui s’annonce comme le défenseur des spiritueux français, plus de pédagogie serait bienvenue. Sinon tout roule, ambiance détendue et pas hautaine.

Le pastis Henri Bardouin, la Rolls du pastis, est à 6 euros, ce qui m’a paru honnête. On vous l’apporte déjà mélangé à l’eau en revanche.

Ce que j’ai aussi apprécié c’est la carte pour manger, plutôt maligne.

Voici pour les cocktails.

On a la poivronnade rouge maison à 6 euros et la crème d’artichaut, non maison, à 8 euros, rien de dingue mais à 2 ça fait 7 euros chacun, le pain est très bon, et c’est un encas pas gras, riche en légumes.

Bon plan. D’autant plus que dans le coin il n’y a pas beaucoup d’autres bars à cocktails qui me fassent rêver à part l’Ours Bar que j’aime bien aussi, plus haut, rue de Paradis.