Cevicheria Bon Bon – Paris (75013)
22.02.22 - Guillaume - 716lavie
75013 Paris
Ouvert du lundi au vendredi midi et soir, le samedi de 12h à 22h30 et le dimanche de 12h à 17h
Métro : Saint-Marcel (5)
Bus : Saint-Marcel - La Pitié (24, 57, 91)
Ce resto, je ne m’en suis toujours pas remis tellement c’était parfait, même dans son côté décalé (je vais détailler plus bas). Les ceviche sont devenus bien à la mode à Paris dans les années 2010 et on en a vu fleurir partout mais souvent tenus par des français, parfois ayant passé du temps au Pérou soit, sauf qu’ici ce qui m’a interpellé en voyant les photos avant même d’y aller manger, c’est le dressage des plats, ça ne ressemble en rien aux canons de la mode parisienne. Ca se voyait tout de quite que c’était ultra gourmand et 100% authentique.
Nous devions déjeuner un dimanche dans les environs élargis du quartier latin, il fallait aussi idéalement trouver une place pour se garer à proximité. J’avais d’abord envisagé ce resto viet que je veux essayer depuis longtemps, Pause Bobun, rue Buffon, mais c’était fermé. Je remonte alors le boulevard de l’Hôpital sur google maps et je tombe sur ce Bon Bon situé à la place d’un resto haïtien que j’avais chroniqué autrefois Twoubadou, sans doute le seul de Paris d’ailleurs.
Depuis la publication de cet article, je suis tombé sur une étudiante péruvienne qui m’a confirmé qu’elle y avait mangé et qu’elle validait complètement, c’était comme au pays.
Il est situé sur le passant boulevard de l’hôpital mais comme le trottoir est large, on est bien en terrasse. Il y a par ailleurs une église contemporaine intéressante juste à côté, l’église Saint-Marcel. Saint-Marcel était au 19ème siècle considéré comme un des quartiers les plus miséreux de la capitale.
Il y avait une grosse ambiance avec un mix du genre italo disco mais latino. J’en ai parlé au gérant qui m’a dit que c’était un groupe mexicain (dont j’ai oublié le nom) qui était toute la musique de sa jeunesse dans les 80’s au Pérou. Je lui ai demandé la référence et il s’agissait d’un mix Retro Latino d’un certain Dj Vierz que voici. Il y a des morceaux super cheesy (plein même avec du saxo dégueulasse) et quelques trouvailles.
Lorsque j’ai appelé pour réserver j’ai un peu tiqué en entendant l’accent français parfait du serveur, je me suis dit “merde encore loupé, ce ne sont pas des péruviens” et pourtant les photos des plats, les commentaires, tout laissait penser l’inverse. En débarquant, quelle ne fût ma surprise de découvrir que c’était un jeune homme d’origine chinoise. Quand on sait que ce boulevard est connu pour les Délices du Shandong et Au pays de Confucius qui jouxte quasiment Bon Bon d’ailleurs, je lui ai demandé en riant mais sans moquerie aucune s’il était un transfuge d’un des deux restos. Il m’a répondu en souriant que non. Après, il ne connaissait pas encore bien la carte donc j’ai vite parlé avec le responsable péruvien (photo ci-dessous) qui, lui, ne parlait pas français donc on a conversé en espagnol. A cette heure-ci vers 13h, il n’y avait encore que nous dans le resto. Le gars était super sympa et répondait à toutes les questions sans détour. Grâce à lui on a pu faire un festin en étant bien aiguillé. Lorsque j’ai demandé au jeune serveur d’origine chinoise s’il avait eu le temps de découvrir la carte, il m’a dit qu’il n’avait goûté qu’un ceviche aux Saint-Jacques et qu’il n’avait pas aimé. Je ne dis pas ça du tout pour le balancer car il n’y a rien de mal mais en revanche si vous voulez explorer la carte, ça peut être plus compliqué. C’est d’ailleurs un peu la synthèse de cet article, notre repas s’est passé comme dans un rêve mais je comprendrais que ce ne soit pas le cas pour tout le monde. Par exemple le manager travaille la plupart du temps dans le magasin qu’ils ont. En effet Bon Bon, c’est 2 restos sur Paris et une épicerie fine. Donc quand il n’est pas dans le resto, ça doit faire un vide, sachez qu’il y est le dimanche. Comme il m’avait conseillé le resto du 15ème pour son cadre romantique, j’ai été lire les avis et beaucoup ne sont pas bien bons, critiquant un service interminable. Vous avez compris, je recommande celui que j’ai essayé, celui du 13 et j’espère que tout ira bien.
Comme j’ai été bluffé par la qualité du ceviche, le gérant m’a donné la carte de visite du chef Jesus Clara qui propose une cuisine péruvienne, colombienne et mexicaine. Voici ses coordonnées :
jesus31249@gmail.com
Tél : 07 67 15 75 89
1er repas en août 2021
Donc voilà déjà la carte. Alors c’est sûr, et c’est la limite du lieu, que si vous n’avez pas la possibilité d’échanger en espagnol avec le gérant, vous allez vous retrouver bien seuls face à la carte.
Il nous a conseillé deux ceviche : le ceviche de cabillaud à l’aji amarillo (piment jaune péruvien) et une causa cevichada. Ce qu’on appelle causa est une purée de pommes de terre au milieu de laquelle on a glissé une garniture, ici c’est du thon et il y a en plus un ceviche de cabillaud à côté.
Entrée
Empenada de carne, la farce est bonne, dommage que le réchauffage au micro-ondes ait quelque peu ramolli la pâte.
Plats
Le ceviche de cabillaud à l’aji amarillo est parfait
Pareil pour la causa
C’est du très très frais et très très bon
On a bu un pisco sour, c’est étonnant car il est peu sucré, je le comparais avec ceux bus dans un bar chilien à Paris qui étaient bien sucrés. Le gérant m’a expliqué que le Chili et le Pérou se disputent la paternité du pisco mais selon lui, c’est le Pérou qui gagne; bref, quoi qu’il arrive, il m’a expliqué qu’au Pérou on le boit comme ça.
Dessert
Je lui ai demandé son favori et il nous a répondu sans hésiter : un helado de lucuma, une glace maison à partir de ce fruit péruvien typique.
2ème repas en février 2022
Retour à la cevicheria Bon Bon, boulevard de l’hôpital juste à côté de Shandong : y a des trucs un peu funky dans le service et quelques plats chauds (empanadas ou la picante de mariscos) qui demandent à l’être un peu plus mais c’est super authentique (le chef Jesus) et super sérieux! Comme au Pérou . Si vous parlez espagnol, ça peut aider pour se faire préciser des trucs mais quoi qu’il arrive tout va bien. Menu à 16 balles avec ceviche généreux et piquant si on demande, riz ou manioc, boisson et dessert, yepa!
C’est pas un mystère que le sticker 716 y soit en bonne place sur la vitrine.
C’est le meilleur ceviche que j’ai mangé à Paris et j’adore ce genre de restos dans leur monde, fidèles à leur culture d’origine, péruvienne ici évidemment. Après, au risque de me répéter, je suis conscient que ce jour-là on a eu tout pour nous (peu de clients, le responsable qui était là, un temps superbe) donc j’espère qu’il en sera de même pour vous et si ce n’est pas le cas, merci de me le dire.
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