La cuisine taïwanaise de Chez Ajia – Paris (75003)
15.06.21 - Guillaume - 716lavie
75004 Paris
Ouvert de 12h à 21h du mardi au dimanche
Métro : Saint-Paul (1)
Bus : Saint-Paul (69, 76, 96)
https://ajia.fr/fr
Chez Aija (“la grande soeur”) est un des – encore rares – restos taïwanais de Paris. Créé en 2018, sa valeur réside dans l’authenticité de sa cuisine et la sincérité de sa démarche, bien qu’il soit situé dans un lieu, le quartier Saint-Paul, touristique et ultra-fréquenté. Pour la cuisine à emporter, ils ont monté le site chezajia.com.
J’ai été contacté par Geoffrey, le propriétaire, pour venir goûter leur cuisine. Nous avons longuement échangé au téléphone, il se trouve que sans y être encore allé, je suis très intéressé par Taïwan depuis longtemps. Il y avait dans le 9ème, avant 37m2 – le resto taïwanais qui a d’abord été sis rue Rodier avant de déménager rue Sainte Anne -, un petit resto-traiteur aux airs chinois situé rue de Dunkerque, qui était en fait tenu par un couple taïwanais adorable. J’ai ainsi pu me familiariser avec des plats tels que l’omelette aux huîtres et plus largement une partie de la culture taïwanaise car le couple, voyant mon intérêt pour leur pays, prenait plaisir à me commenter leur grande carte de Taïwan accrochée au mur et m’incitait à y aller. J’avais trouvé comme petit job à l’époque le fait de m’occuper du stand de la fédération française de badmington lors des championnats du monde à Paris. J’avais ainsi découvert que Taïwan était un des pays phare de ce sport, tout comme l’Azerbaïdjan et appris suite à ça que le propriétaire du resto était d’ailleurs un grand joueur de badmington.
Pour en revenir à Geoffrey, je décris son parcours dans le paragraphe plus bas consacré à l’équipe, mais je peux d’ores et déjà dire ici que la sincérité de la conversation que nous avons eue m’a donné envie d’aller manger chez Aija. Je précise ici que j’ai été invité mais j’avais arrangé le fait que je ne dirai pas qui j’étais avant la fin du repas.
La femme de Geoffrey voulait présenter la cuisine taïwanaise au plus grand nombre et c’est en ce sens qu’elle a choisi de s’installer à Saint-Paul. J’avoue que c’est un coin de Paris dans lequel je ne sors pas pour manger car je n’y trouve pas mon compte en termes de rapport qualité-prix et d’authenticité de l’ambiance. Mais justement après ce repas, je me suis dit qu’en cas de galère dans le coin, j’aurai cette option en tête. Il y a une terrasse sympathique dans cette rue du roi de Sicile. Ci-dessous une photo de l’intérieur, évidemment pas totalement en ordre en attendant que l’activité en salle reprenne, sachez qu’au fond il y a une salle privatisable.
Pour en revenir à la conversation que j’ai eue avec Geoffrey, elle m’a intéressé, il m’a raconté son parcours, depuis la finance à Hong Kong jusqu’au retour en France après avoir eu l’impression de faire le tour de ce monde-là. Lorsqu’il vivait là-bas, on lui disait que l’endroit réputé pour sa cuisine était Taïwan et il n’était pas rare de faire un week-end gourmand sur l’île. Une fois revenu en France, une connaissance lui demande s’il ne pourrait pas aider une Taïwanaise sortie d’école de commerce française à monter son resto; ce qu’il accepte avec plaisir … avant de tomber amoureux. Ce fût réciproque puisque le couple, outre la création du restaurant, a aussi donné naissance à un garçon. Voilà, fin du clap perso, mais c’est important d’avoir le panorama global qui amène à comprendre pourquoi Aija, ici, comme ça.
Le service était top, d’autant plus que le serveur était seul et qu’il était néanmoins disponible pour expliquer les plats, pas forcément tous, mais beaucoup.
Le resto se présente comme franco-taïwanais car l’idée était de servir des tartes françaises à l’heure du thé puisque le lieu est ouvert en continu de 12h à 21h. En ce qui concerne les repas, ils sont strictement taïwanais. J’y suis venu avec une proche qui a passé deux mois sur l’île.
Entrées
Saucisses taiwanaises 10 euros
Elles sont différentes des autres saucisses asiatiques que je pouvais connaître (la laotienne par ex.) mais leur goût était exactement celui qu’avait connu là-bas la personne qui m’accompagnait.
Tofu chaud et kimchi 9
Très original et bon, le kimchi est différent du kimchi coréen très ferménté, ici il est plus doux.
Plat
Loh bih : oeuf mollet, tofu, boeuf, émincé d’oreilles de porcs, algue 15
J’adore les oreilles de porc, ici je trouvais qu’il n’y en avait pas beaucoup. Geoffrey m’a expliqué que plusieurs clients en avaient commandé en mode challenge plutôt qu’appréciation du goût et ça l’avait amené à réduire un peu la quantité. Tofu et boeuf sont bons mais j’aurais aimé que ce soit un peu plus chaud, mais Geoffrey m’ait m’a expliqué que ça se servait comme ça. Ce que j’ai trouvé très agréable c’est de varier les goûts entre les trois plats, cela s’équilibrait bien alors que si j’avais mangé celui-ci seul, j’aurais sans doute éprouvé le besoin de varier les goûts. C’est beau et bien présenté, on voit que les ingrédients sont choisis avec soin.
A Taïwan, on sert tout en même temps, soyez prêts.
On a envie d’une bière avec tout ça. Il y a l’option 1664 si on veut une grande quantité, 5,5 euros les 50cl. J’avoue que je voulais plutôt une taïwanaise qui n’était pas donnée, 5,5 euros les 33, j’en ai parlé avec Geoffrey, il n’est pas évident d’obtenir cette bière et donc pas si facile de baisser le prix mais si c’était le cas, j’en prendrais deux sans hésiter.
Desserts
Hei tang gau, cake vapeur au sucre brun 6
Ca j’ai bien apprécié.
Lu dou gau, petits gâteaux aux haricots mungo, huile sésame 5 euros
Geoffrey m’a confirmé qu’ils étaient préparés et se mangeaient exactement de cette manière, mais j’avoue que je n’ai pas été convaincu.
Le repas correspondant à 2 entrées, 1 plat, 2 desserts et une bière revient à 10 + 9 + 15 + 5,5 + 6 + 5 = 50,5 euros soit 25 euros par personne, ce qui n’est pas donné pour un déjeuner, mais ce n’est pas cher pour ce que c’est car la qualité des ingrédients utilisés et l’authenticité des recettes sont au rendez-vous, et c’est par ailleurs le même prix pour le dîner. Cette cuisine sincère et cet accueil ni snob, ni branché en font définitivement une halte à privilégier pour goûter la cuisine taïwanaise lors d’un vrai repas complet, confortablement assis, avec le service qui va avec (pas de la street food ou un concept autour de quelques plats).
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