Le luxe pertinent de l’hôtel Fernblick à Montafon – Vorarlberg (Autriche)

C’est un hôtel d’exception, celui pour lequel on se dit : “si je dois me faire très plaisir un jour, ce sera pour une expérience comme celle-là” car le luxe de l’hôtel ne se niche pas dans des détails ou dans une attitude, il s’agit au contraire de mettre en valeur le cadre naturel, les montagnes calmes du Montafon, dans lequel il s’inscrit pour proposer une prestation qui tire le meilleur parti des deux, le confort intérieur de l’établissement et la qualité du service face à la beauté du site.

Si le luxe ici n’est ni implanté, ni surfait, c’est tout simplement parce que le Fernblick est l’histoire d’une réussite spectaculaire, fruit d’une aventure familiale hors norme, partie d’une demeure familiale au sein d’une région autrefois pauvre.

Vous êtes ici dans le Montafon, soit la partie sud du Vorarlberg, une région que j’adore et dans laquelle je revenais pour la 3ème fois. J’ai rédigé  un article spécialement sur le Montafon, répertoriant entre autres les visites qu’on peut y faire depuis l’hôtel Fernblick. L’article que vous lisez est essentiellement consacré à l’hôtel lui-même.

Fernblick (“la jolie vue”) est un écrin de rêve au sein d’une nature splendide, l’hôtel est en effet situé à 1000m d’altitude dans le village de Bartholomäberg, sur le haut d’une colline totalement vierge d’habitations et profite donc d’une vue entièrement dégagée sur les montagnes qui lui font face : Silvretta Nova, Drei Turm, Sulzfluh et Zimba surnommée le Cervin ou le Matterhorn du Vorarlberg, ainsi que sur la vallée en contrebas. Je vous laisse également imaginer le calme qui y règne, on y dort très bien.

La vue offerte par les chambres, les piscines, le solarium et la terrasse.

Tout commence en 1966 lorsque les parents ont monté un resto : « on sortait de la guerre et les gens voulaient manger, par ailleurs il y avait un tourisme automobile de petites routes et les gens adoraient venir manger ici. Ensuite les parents ont créé les premiers bâtiments pour séjourner. » C’est le fils Karl Heinz qui parle, aujourd’hui à la tête de ce 4 étoiles.

Un peu comme pour les osterie familiales nées en Italie après-guerre (les familles ont créé une salle de resto dans la maison familiale ou juste à côté) et pour certaines devenues aussi des hôtels et des énormes succès (comme Lokanda Devetak proche de Trieste)

Le standing s’est élevé avec les années mais toujours avec le même enracinement local, le bon sens terrien qui fait qu’on offre une prestation luxueuse mais pas gadget, le but étant de tirer parti au maximum de la nature environnante.

Ici la nuit en chambre double avec pension 3/4 est autour de 600€, mais il faut ajouter à cela :

• le calme, c’est l’hôtel le plus silencieux dans lequel j’ai été, on n’entend ni les voisins ni les clients marcher dans les couloirs, la chambre fait face à la montagne et donc au calme.
• les prestations dont les piscines (la skyview ou l’énorme bassin naturiste à partir de 16h) et les saunas (intérieur comme extérieur)
• la restauration : le petit-déjeuner, la merenda entre 13h et 17h, le dîner à partir de 19h
• le service d’une manière générale, on est à votre écoute sans obséquiosité

J’ai été invité dans le cadre de cet article par l’hôtel Fernblick lui-même. Lors des journées rencontres de la presse organisées par l’office du tourisme d’Autriche à Paris et mettant en relation des acteurs du tourisme autrichien avec des médias français, j’avais déjà “repéré” cet hôtel avec lequel j’étais entré en contact en 2019. Etant tombé amoureux du Vorarlberg lors d’un voyage de presse en 2017, j’avais à coeur d’y retourner. J’y avais d’ailleurs fait un séjour personnel depuis. C’est finalement au printemps 2024 que les discussions ont repris avec le Fernblick, le courant est très bien passé et ils m’ont gentiment proposé de venir passer 4 nuits à l’été 2024.

Claudia et Karl-Heinz, le couple de propriétaires, ont en effet décidé il y a plusieurs années de prospecter le marché français, via des publicités, une présence sur les salons, si bien qu’aujourd’hui une bonne partie de leur clientèle est française, après toutefois les clientèles suisse et allemande. Le Fernblick est un des rares hôtels de la région à s’être à ce point concentré sur le marché français, Anthony qui gère en partie la réception est français et cela contribue grandement au confort d’accueil pour la clientèle francophone.

L’hôtel est situé au coeur du village étendu de Bartholomäberg, mais à l’écart de son petit centre ville. Le premier bâtiment que vous voyez sur la photo est dédié aux membres du personnel. La partie dédiée aux clients comprend les bâtiments qu’on voit au second plan.

La chambre

J’ai bénéficié d’une chambre qui venait d’être refaite, cette aile de l’hôtel avait rouvert après de gros travaux à peine une semaine avant notre arrivée. Il s’agit d’une chambre Verwall Deluxe à partir de 260€ par jour et par personne (520 pour 2) pour une pension 3/4. Pour “comprendre” le prix, il faut le détailler : une chambre dans un quatre étoiles classique sans pension 3/4 vaut facilement 250€, ce qui revient à 125/personne. Si vous ajoutez à cela un petit-déjeuner, un déjeuner buffet et un dîner, vous êtes vite à 100€ de plus, ce qui fait 225€. Et si vous comptez le prix d’une journée dans un spa de luxe, vous êtes aussi facilement à 90€, ce qui fait 300€ par personne en gros. Dans les hôtels de ce type en Autriche, tout est inclus, ce qui fait une énorme différence avec ce à quoi on est habitué par exemple en France où j’ai encore vu un exemple parisien récent, une double à 800€ la nuit avec petit-déjeuner en option.

La skypool Infinity, 20m de long, ouverte de 7h à 19h

La piscine Infinity Relax, 40m de long, ouvert de 11h à 19h30 et naturiste (ou non) à partir de 16h.

Outre les divers saunas intérieurs, il y a un sauna extérieur construit avec des vieilles planches de la région, il est tout proche de la piscine Infinity et c’est donc très agréable d’alterner les deux.

Les Environs

Je vous invite à lire mon article sur le Montafon détaillant toutes les sorties possibles en E-bike (VTT électrique de montagne). L’hôtel loue des Bosch magnifiques 45€ les 4h ou 65€ la journée.

La restauration

Comme décrit précédemment, la pension 3/4 inclut donc le petit déjeuner copieux  avec nombre de produits locaux et autrichiens, la merenda soit une restauration sous forme de buffet de 13h à 17h et enfin le dîner avec service à table. Pour le petit-déjeuner et le dîner, vous êtes toujours assis à la table qui vous a été attribuée pour la durée du séjour, pour la merenda, vous avez le choix entre vous poser dans le salon, au bar ou sur la terrasse. Si j’avais une suggestion à faire, ce serait de couper la musique au petit-déjeuner, l’hôtel se veut (et est) un lieu conçu pour se ressourcer au contact de la nature, la musique vient parasiter cette quiétude, surtout au réveil et alors même que la nature observable à travers les baies vitrées est splendide et se suffit à elle-même. Par ailleurs, la tendance à mettre de la musique dans les hôtels et les restos, très présente dans les années 2000-2010, est me semble-t-il passée depuis.

Le dîner

Il y a pour chaque dîner 4 options de plat de résistance : viande, poisson, végétarien (tous inclus dans votre 3/4 pension) ou alors vous pouvez choisir à la carte. Le matin au petit-déjeuner, vous trouvez sur votre table le menu du soir et c’est à vous de cocher le plat de résistance que vous souhaitez, cela étant le soir même, vous pouvez modifier votre choix facilement en fonction des disponibilités. De même, les portions sont volontairement de taille modérée pour éviter les gâchis mais vous pouvez en redemander autant que vous voulez, voire prendre un plat carné puis un autre de poisson ensuite. C’est assez libre. Pour ce qui est des entrées et desserts, là aussi, vous prenez dans la colonne de votre choix sans vous soucier de savoir si c’est celle de votre plat principal.

Le premier soir, j’ai eu un peu peur car l’offre végétarienne s’est avérée assez pauvre avec notamment un plat de tagliatelles tristounes décorées d’une simple tomate, mon plat carné était lui très bien. Cela étant le reste du séjour, il n’y a plus du tout eu ce type de déceptions et nous étions contents avec la diversité des plats ainsi que leur réalisation.

Mon choix parmi le buffet d’entrées.

En vin, j’ai sollicité le sommelier qui est en fait Lukas, mari de la nièce de Karl-Heinz et responsable de l’équipe restauration, je lui avais demandé un vin blanc à un prix raisonnable (30-40€ la bouteille), il m’avait fait ces trois propositions, je suis parti sur le Türk, un Riesling de chez Weingut Tuerk, situé au nord-ouest de Vienne.

Filet de porc, fagots de haricots verts, pommes duchesse, sauce au poivre

Il y a un buffet de fromages

Le dessert était appelé Torche et décrit comme “compotée de fruits rouge”, en fait c’était une erreur de traduction, il y avait des fruits rouges et une compote de pomme. Les menus sont disponibles en allemand et en français, en anglais sur demande (mais ils n’ont eu que 10 demandes à tout casser dans l’année pour des menus en anglais).

Un autre soir, Lukas m’a proposé ces deux vins, j’ai pris celui de droite, un Altes Kreuz Traminer 2013 (rare) de chez Dürnberg, très agréable.

Un autre plat durant le séjour que j’ai aimé, c’était ce Saint-Pierre servi avec lamelles de carottes, petits pois gourmands, citron vert.

Le bar à cocktails

Le 1er soir, j’avais pris une création maison que j’ai trouvée trop sucrée pour moi. Ensuite j’ai trouvé mon cocktail du séjour, le Fernblick Mule, celui servi dans le verre en forme d’ananas ci-dessous (gingembre, citron, menthe, tout ce que j’aime). Il est conçu à partir d’un gin Verner que l’hôtel a élaboré en partenariat avec la distillerie locale Steinschaf. A côté c’est un excellent amaretto sour sans alcool.

J’ai aussi beaucoup aimé un cocktail à base de thé infusé mais n’ai pas pris en photo. Le présentoir d’alcools était tout neuf à l’été 2024.