Pizzeria Pavia – Naples (Italie)

C’est une pizzeria roots. La pizza à Naples, c’est aussi ça.

Celle-là, sa découverte est un roman à elle seule.
Nous marchions vers Via Bisignano un quartier vivant dans lequel on trouve de nombreux bars.
Sur la route, je demande notre chemin à une jeune femme et en passant je lui demande si elle n’a pas un restaurant favori à recommander. Elle nous dit que si, que justement son mari est chef dans un resto et que c’est là qu’elle mange. Là-dessus elle me donne la carte du resto.
Nous décidons d’y aller. Sur le chemin je suis amené à redemander ma route à une autre jeune femme, celle-ci décide de nous conduire directement à la trattoria en question car c’est son chemin.
Sur la route, une dame âgée et classe nous entend parler un italien balbutiant avec un accent français et engage la conversation. Surtout elle tranche tout de suite : “vous devez aller manger ici!”.
La jeune femme qui nous accompagnait nous explique que le lieu que recommande la dame est lui aussi très bon et très authentique mais que c’est autre chose que la trattoria vers laquelle nous nous dirigions, qu’il s’agit d’une pizzeria napolitaine typique au décor brut.
Hop on y va.

Elle est effectivement ultra roots, limite c’est une pizzeria qui fait des pizzas à emporter et il y a juste 5 tables pour ceux qui veulent quand même se poser.
Il n’y avait que des couples à part nous, et aussi une table de 4 mais avec deux couples.
Les couples avaient plutôt autour de la soixantaine.

C’est une équipe d’hommes comme souvent dans les pizzerias. Il faut savoir qu’il y a en permanence 5 ou 6 hommes qui s’affairent : déjà celui qui fait la pizza n’est pas celui qui l’enfourne.

Ensuite il y a ceux qui préparent les commandes des pizzas à livrer et d’autres qui doivent forcément faire d’autres choses intéressants que je n’ai pas cernées (les préparations des garnitures sans doute). L’ambiance est bonne c’est celui qu’ils appellent Toto Rina nous servait, trop trop sympa. Je lui ai demandé un peu tard la pizza qu’il préférait, il m’a répondu sans sourciller : la Marinara (tomates, ail, origan).

Nous sommes partis sur une Margherita aux champignons (funghi) et une au prosciutto.
Du coup hop, ils nous en ont fait chacun une moit’-moit’. La souplesse italienne fait du bien.
Les champignons sont bons mais pas dingues mais honnêtement qu’est-ce que je m’en fous, on comprend que la pizza c’est la pâte et la tomate, le reste n’est que littérature.
Un ami fan de Naples m’avait lui aussi démystifié la pizza en me disant qu’elles étaient bonnes partout à Naples. Et de ce que j’ai vu, effectivement les différences ne me paraissent pas de taille et pour ce qui est du goût, on atteint effectivement des sommets mais l’extase gustative est limitée au-delà d’un certain seuil, c’est l’ensemble ambiance/cuisine, la sincérité, l’art de vivre, l’authenticité qui confèrent, en plus de leur goût intrinsèque, toute son aura à ces pizzas.

Précisons tout de même qu’elle était exceptionnelle. La photo parle d’elle-même.

Cette ambiance authentique me donne la chair de poule. Et encore je n’ai pas pris de photos des clients mais ils se régalaient en silence. Derrière nous un couple à la soixantaine a enchaîné pizzas puis croquettes de pommes de terre.