Coda – Melbourne (Australie)

J’ai été invité le soir dans ce restaurant très couru, Coda. La cuisine est d’inspiration asiatique et j’ai passé là un excellent dîner. Le prix est à la hauteur de la prestation. Les accords mets-vins sont fantastiques. Une table moderne et solide.

C’est un resto « branché » dans lequel je suis invité par l’office du tourisme.

A côté de moi, un couple est en train de manger. Lui s’est visiblement mis en 4 pour l’inviter, on en est encore au stade des dates du début. Elle est ravie qu’il l’ait emmené ici, mais on sent qu’elle ne l’aime pas autant que lui ne la désire. Au moment de l’addition elle part habilement aux toilettes et lui paye les 400 et quelques dollars. J’ai mal.

Il est situé sur Flinders Lane, la petite rue gastro-branchée. Coda est discret, un niveau en dessous de Flinders Ln, dans le coin qui se trouve en bas : difficile à décrire mais dites-vous que l’important c’est que le lieu est un peu en retrait, favorisant l’impression de cocon.

La lumière est tamisée, comme dans la plupart des restos chics que j’ai faits à Melbourne. Je ne sais pas si c’est parce que je suis venu manger au deuxième service, mais le volume sonore était moindre qu’ailleurs.

L’équipe en salle est globalement jeune, voire très jeune, et en cuisine aussi. Mon sommelier devait avoir dans la petite vingtaine à tout casser.

Comme dit plus haut, l’accent est mis sur les accords mets-vins sont fantastiques, si bien que beaucoup des vins sont disponibles en demi-bouteille.

On commence avec un Quealy. Mon ignorance des vins s’étalera ici de tout son long, puisque j’ai bu d’excellents vins, que j’ai appréciés, mais que je ne saurais sincèrement décrire. Je préfère donc les mentionner sans m’étendre.

C’est ambiance tapas ou plats en portions réduites. Je commence avec un “hit” de la maison : Crispy prawn and tapioca betel leaf. A la manière d’un tempura, on a une crevette mélangée à une feuille de tapioca, bien croquante quoique légère, très agréable pour commencer.

Hervey Bay scallop, pearl tapioca and Yarra Valley salmon caviar

Blackened quail, daikon and shiso salad

Un Pyren de compétition, que j’ai retrouvé ici au prix de 360 dollars la bouteille. L’avantage ici, c’est qu’on peut boire tous les vins au verre ou quasiment.

Cone Bay barramundi with jungle aromats

J’ai raté ma photo, mais en cherchant sur google image, je ne suis apparemment pas le seul. La photo de Yelp est toutefois correcte. J’ai adoré ce plat, toute la cuisine asiatique que j’aime : du poisson avec des saveurs et des aromates, un mélange de textures habilement réussi entre le fondant du poisson, le croquant des herbes et légumes. Une réussite. 39 $ quand même pour vous donner une idée, 25, 50 euros.

Voici maintenant un vin réjouissant, non filtré, le Si en provenance de l’ouest de l’Australie. Je vous renvoie vers l’article du Guardian à son propos.

Coda cheese selection

Un plateau, pas forcément hyper riche en fromages, mais qui a de la gueule. Et après un dîner comme ça, de toutes façons, notre appétit devient limité.

Pour accompagner tout ça, un Shiraz de chez Head.

On finit avec un dessert de compétition : toasted meringue, vanilla sponge, coconut, mango and yuzu. Là on est vraiment dans la maîtrise du discours. Si ce dessert a tous les traits du plat à la mode de 2015 (déstructuré, fleurs sur le dessus, etc…), il n’en est pas moins le point final réussi d’un discours remarquablement bien structuré, lui, pour le coup.

Photo by Tim Grey

J’ai passé un excellent dîner, riche, capable de slalomer, que ce soit parmi les vins, les plats, les saveurs. En Australie, ce type de repas est plus cher qu’en France, il faudra donc venir en connaissance de cause, c’est-à-dire en ayant conscience que ceci vaut dans les 150, 200 euros.