Tonkatsu Tombo – Paris (75015)


09.09.23 - Guillaume - 716lavie
Tonkatsu Tombo
14 Rue de l'Arrivée
75015 Paris
01 42 22 61 83
Ouvert du lundi au samedi midi et soir
Métro : Montparnasse (4, 6, 12, 13), Falguière (12)
https://www.facebook.com/pages/Tonkatsu-Tombo/269647273138831
- Le résumé -

Voilà un vrai coup de coeur récent. C’est très bon, d’un excellent rapport qualité-prix, authentiquement japonais et dans un quartier casse-gueule, celui de la gare Montparnasse.

- La petite histoire -

Bien que le resto existe depuis 2010, je l’ai découvert grâce à mes appels à recommandations via les réseaux sociaux dans le cadre du Bon Plan Restos n°2 à paraître. Une fois que j’en ai parlé, j’ai réalisé que plein de mes lecteurs le kiffaient plus ou moins en secret, c’est-à-dire qu’ils l’aimaient bien que le resto ne fasse pas le buzz sur les réseaux sociaux. Cela étant, il est dans la quasi-totalité des guides sérieux de restos japonais à Paris, mais voilà, je l’avais raté et c’est tant mieux! Ca fait plaisir de découvrir des perles comme ça sur le tard, ça donne la pêche pour continuer de chercher.

- Lieu -

Il est situé dans la contre-allée de la rue de l’Arrivée si bien qu’il est au calme malgré la proximité du carrefour devant la tour Montparnasse. J’adore cette tour, je le dis assez souvent sur mon compte insta @levraiparis en tant que guide. Elle a un côté fumé magnifique, par ailleurs elle n’est pas prétentieuse, elle est là parce qu’on lui a demandé d’y être, mais elle ne s’impose pas contrairement à ce que pense la majorité des parisiens. Son côté fumé renvoie superbement la lumière, la rénovation prévue risque malheureusement de la défigurer et lui ôter cette patte unique. Manger à son pied dans ces conditions, en terrasse, mais à l’abri des voitures, est un luxe.

Il n’y a pas de réservation possible et il faut donc être prêt à attendre un peu, cela étant le turn-over est assez rapide et je dirai qu’au pire, en 20-25′, vous avez des chances d’être assis. Le resto précise clairement sur l’affiche ci-dessous qu’il n’y a ni sushi, ni sashimi (comme Özlem qui ne fait pas de frites et doit le répéter constamment), on vient ici chercher le véritable tonkatsu, soit des escalopes de porc passées dans la farine, un oeuf et de la panure panko puis panées (l’équivalent du schnitzel japonais, mais avec du porc, que les puristes me pardonnent ce raccourci).

La patronne est adorable, elle m’a raconté l’origine du panneau célèbre « Ni Sushi Ni Sashimi » sur la porte d’entrée. En fait le resto était autrefois deux fois plus petit et ne disposait que de 20 couverts, ils se sont agrandis y a 5 ans. Lorsque le théâtre voisin Le Grand Point Virgule ouvre en 2012, les spectateurs ont pris l’habitude de venir manger ici après le spectacle. Cela leur est arrivé plusieurs fois d’avoir des personnes qui s’installent et, au moment de la commande, demandent des sushis alors que c’est un resto de Tonkatsu… Entretemps le resto avait refusé des clients qui venaient, eux, pour ce tonkatsu fantastique. Le mari qui est le chef en a eu marre. Leur fils a dit : « Ecoutez, il faut mettre une pancarte claire sur la porte : Ni Sushis, Ni Sashimis ». C’est devenu culte quelque part.

- L'équipe -

En fouillant, je suis tombé sur cette interview du chef Kunimitsu Yugami pour le magazine Zoom Japon, en 2011 soit un an après l’ouverture de son restaurant. L’interview et l’article sont super intéressants. Déjà ils expliquent qu’au Japon, on trouve souvent autour des gares des restos spécialisés dans le tonkatsu, ce qui colle aussi avec la gare Montparnasse toute proche. En revanche, le chef ne dit pas qu’il a choisi de s’installer là pour cette raison. Il déplore la sur-représentation des restaurateurs chinois parmi les restos proposant du sushi et c’est pour cela qu’il a voulu se spécialiser dans ce plat authentiquement japonais, pour le coup pas représenté dans les restos sus-cités. Je vous laisse lire l’interview.

Le vrai point fort du resto selon moi, c’est que le chef est aussi le patron et qu’il est là sur place et en cuisine, ça change tout. Son épouse est elle aussi sur place, à la caisse et à l’accueil. Ces facteurs expliquent selon moi pourquoi le resto a su rester si bon après 13 ans d’exploitation. Aujourd’hui, on voit beaucoup de restos se créer  en affichant une carte mono-produit ou du moins centrée sur une spécialité comme ici. On nous sert généralement tout un story telling à l’ouverture sur les produits, l’envie de recréer une recette authentique, bla bla bla, le problème est que bien souvent (je ne dis pas tout le temps), cela ne suit pas sur la longueur par faute de management ou parce que les personnes qui ont eu l’idée n’ont pas d’expérience suffisante dans le restauration ou alors ne passent pas suffisamment de temps dans leur resto. J’espère que je ne passe pas pour un donneur de leçon, je suis juste un consommateur qui voit passer les modes et je me doute bien qu’i est très dur de gérer un resto au quotidien.

Il faut ajouter que le reste de l’équipe, japonaise comme népalaise, est sympa, réactive et parle bien français.

- Le repas -

1ère visite

Je vous ai reproduit la carte. Il y a par ailleurs un menu du jour avec une ou deux spécialités proposées exclusivement ce jour-là.

 

La soupe udon en entrée avec de la pâte de friture et de la ciboulette, belle mise en bouche.

Rose Tonkatsu : escalope de porc panée

Rien qu’en voyant la photo, y a rien à dire, on voit que tout est propre, carré, y compris la feuille de persil qui en dit beaucoup.

Filet Tonkatsu : filet mignon de porc pané

2ème visite

Le mercredi ils font des encornets et c’est magnifique, un des meilleurs plats que j’ai mangés à Paris ces derniers temps, juste splendide. En plus c’est un menu comprenant tout ce que vous voyez sur le plateau pour seulement 16,50€. La personne qui m’a conseillé l’endroit m’a aussi fortement recommandé le sauté de porc au gingembre.

 

3ème visite

Je les appelle un vendredi soir vers 18h45 afin de leur demander s’ils faisaient aussi un genre de menu le soir comme au déjeuner. La dame me répond que oui la carte est la même mais qu’ils ont en plus des petites “tapas”. On rapplique dare dare afin d’être les premiers, on se prend notre table fétiche en terrasse et c’est parti. En fait parmi les tapas, une seule est faite maison, c’est la méduse marinée. La patronne nous la conseille mais revient désolée en nous expliquant que le resto n’ayant rouvert que depuis une semaine après une fermeture estivale pour travaux, son mari n’a pas eu le temps de préparer de la méduse. Pas de problèmes, on décide de laisser tomber les tapas. Elle revient alors avec ce plat en nous disant que c’est un reste de plat du jour au porc du midi, trop sympa, c’était super bon en plus.

On décide de faire péter l’assortiment pour 3 à 45€, franchement c’est bargain. Porc, crevette (la crevette, mon dieu qu’elle est bonne), pomme de terre, tout ça parfaitement frit plus une pomme de terre reconstituée façon purée. La grande canette de 50cl d’Asahi est à 6,50, c’est cool.

On se laisse tenter par un dessert. Glace au sésame noir et un Sakuramochi.

Putain mais j’adore ce resto, le goût, le prix, la vibe, tant qu’il y aura des restos aussi quali et honnêtes à ce prix-là, un maximum de gens pourra continuer de kiffer en s’offrant des festins abordables et c’est essentiel dans ce Paris toujours plus cher.

- Le bilan -

Une tuerie comme on dit encore en 2023, tout ce que j’aime : pas cher, sérieux, sans prétention, authentique, très bon, sous les radars, une équipe bien présente qui veille au grain et consacre l’énergie nécessaire pour maintenir la qualité, de l’assiette et du service, au quotidien.

Voici l’addition du premier repas que j’y ai fait (sans les seiches), ça vous donne une idée.