Le Normandie – Paris (75018)


12.12.23 - Guillaume - 716lavie
Le Normandie
13 Rue Custine
75018 Paris
09 73 88 06 00
Ouvert le lundi de 11h à 16h, du mardi au vendredi de 11h à 22h, le samedi de 18h à 22h et le dimanche de 12h à 14h30
Métro : Château-Rouge (4)
Bus : Château-Rouge (31, 56), Custine - Ramey (40, 80, 85)
https://www.lenormandieparis.com/
- Le résumé -

Ca fait plaisir de voir un bistrot comme ça s’ouvrir, par bistrot j’entends un café – resto ouvert quasi tous les jours en continu, qui sert à manger et des cafés au comptoir en même temps et qui se veut ouvert à tous.

- La petite histoire -

Je dois cette découverte à Laurent Jouanne qui m’a parlé de l’adresse en me disant que c’était son coup de coeur déjeuner du moment. Ni une, ni deux, après examen du lieu qui me semblait cocher toutes les cases de ce que je recherche, m’y voilà.

- Lieu -

J’ai beaucoup aimé le fait qu’ils gardent le décor du bistrot dans son jus, sans le dénaturer. D’ailleurs, c’est aussi pour cela que certains le ratent car, du dehors, il ressemble à un troquet à l’ancienne ne délivrant pas nécessairement une cuisine très travaillée. Si on ne sait pas ce qui s’y trame, on ne s’y arrêtera pas nécessairement. Ils sont par ailleurs situés dans cette portion de la rue Custine proche de Château Rouge où pas mal de gens n’imaginent pas qu’il y a ce type de cuisine, il suffit à mon avis que le lieu devienne plus connu pour que cela change.

J’apprécie qu’ils respectent leur environnement et ne soient pas venus ici pour récupérer un loyer à bon prix tout en pratiquant une carte avec des prix gonflés, c’est important de savoir s’intégrer dans un quartier me semble-t-il.

La déco a un cachet 80’s comme on en trouve de moins en moins, en effet les bistrots comme ça disparaissent inexorablement, repris par des gens qui cassent tout. J’étais pas plus tard que la semaine dernière à une soirée au Vaudésir consacrée aux bistrots et il était justement question de la sauvegarde de ces lieux de vie et donc de rencontres qu’il faut préserver. Beaucoup disparaissent, adieu les décors vintage, je pense par exemple au Duc d’Albret récemment repris par le pâtissier Cédric Grolet qui n’a pas gardé le décor et on le comprend quelque part, c’est la vie qui continue, mais c’est dommage de ne pas préserver ces lieux, de ne pas trouver des gens qui les fassent revivre. J’ai toujours en travers de la gorge  un bar magnifique qui était situé dans le haut de la rue de Rochechouart, Chez Camille. Il avait été longtemps fermé et j’espérais secrètement qu’il soit repris mais lorsque ce fut le cas,  le décor d’origine a été totalement détruit alors qu’il y avait un comptoir d’époque splendide. Aujourd’hui le quartier devenu à la mode regorge de bars, dont pas mal se sont installés dans d’anciens commerces n’ayant rien à voir avec la restauration ou les débits de boisson (pharmacie, etc…), on se dit que ça aurait été super qu’ils puissent s’installer dans ces décors magnifiques de bars à l’ancienne.

Le sol est superbe. Si j’aime le fait qu’ils n’aient pas aligné les tables en rangs d’oignons, la disposition pourrait sans doute être optimisée. Cependant il faut reconnaître que la configuration de la salle est casse gueule, notamment sous la verrière car il y a un changement de niveau entre la partie sous la verrière et le reste de la salle, si bien qu’on ne peut y mettre sa chaise à cheval sur les deux niveaux. Nous nous sommes sentis un peu serrés de part et d’autre de la table et nous avons finalement bougé “à l’intérieur”. Un des membres de l’équipe m’a expliqué qu’il faudrait refaire toute cette partie et mettre tout de plain-pied mais le coût est trop élevé pour un resto dont la trésorerie a à peine deux ans, ce qu’on comprend aisément. En fait c’est tellement un resto dans lequel on aimerait venir claquer ses sous le soir parce que les prix sont abordables, l’ambiance détendue, sans attitude, les pinards bons, qu’on a envie d’être bien installés pour s’y poser sans limite de temps.

Les appliques, les banquettes, les miroirs, les américains seraient prêts à débourser des fortunes seulement pour tourner une scène de film dans un décor pareil.

- L'équipe -

Ils sont 3 amis qui ont tous évolué dans différents restos parisiens. 2 ont ouvert ici, dont celui qui était le chef le jour de mon passage et le 3ème qui gérait la salle les a rejoints. J’ai eu l’occasion de discuter avec eux et toutes les planètes sont alignées, comme m’a dit le chef : “on ne va pas faire fortune”, rien que ça, ça change tout. Il n’y a évidemment pas de soucis à vouloir faire de l’argent, y compris beaucoup, mais en tant que client, quand on sent que le resto par souci de rendement mange un peu trop sur notre dos, le plaisir s’estompe. Cela n’a évidemment rien à avoir avec le prix du repas dans l’absolu, c’est plutôt une affaire de rapport qualité-prix, de quantité dans l’assiette, de confort de table et d’état d’esprit. Ici, ça ne se la pète pas tout en étant gourmand, cette hospitalité-là fait du bien. Parmi les définitions possibles du mot, celle-ci trouvée sur le site de l’Académie française : “Le fait de recevoir chez soi, à sa table et, par extension, grâce, art qu’on met à recevoir des hôtes. Je vous remercie de votre hospitalité. Son hospitalité est réputée. Avoir le sens de l’hospitalité.”

- Le repas -

1er repas en décembre 2023

Menu entrée – plat- dessert à 20 euros, ça fait plaisir.

Lieu noir mariné à la coriandre et au citron, graines de pavot. Très bon, simple, mais gourmand et généreux.

Epaule de veau et chou-fleur rôti

Là aussi, j’ai halluciné sur la quantité, d’ailleurs j’ai tout de suite dit au serveur : “ouah c’est généreux”. Ca marque tellement ,ça tranche avec des quantités qu’on voit ailleurs. Pareil que pour l’entrée, un plat gourmand, simple dans sa composition, mais très bien réalisé (cuisson très bien, viande  très bonne), on sent l’envie chaleureuse de bien nous nourrir.

Bon après tout ça, on n’avait pas la place d’un dessert.

2ème repas en janvier 2024

Moules très bien

C’est simple et de bon goût, j’aime le package global “prix-ambiance-carte-vins”

Un Brillat-Savarin pour finir

3ème repas en mars 2024

On commence avec ce Riesling,

Ceviche de lieu

 

Terrine de campagne maison, ce que j’ai pris : elle est magnifique, servie généreusement et savoureuse. Pas de chichis, 2 cornichons coupés en deux, des brins de ciboulette et vlan, direct, droit au but, une terrine qui n’a rien à cacher et qui s’offre telle quelle.

Le pain de Thierry Breton

Plat

Filet de sébaste, faro en risotto, guindillas (petits piments doux basques), jus de veau

Très bon, poisson parfaitement cuit (manquait juste de sel, j’ai transmis au serveur qui en a parlé au chef qui m’a confirmé qu’il y avait eu un petit oubli), le risotto de faro était parfait, croquant et fondant à la fois.

Côté vins, on continue avec l’Alsace et un Marcel Deiss : son Complantation est composé de 13 cépages alsaciens : Pinot Blanc, Riesling, Pinot Gris, Pinot Noir, Muscat à petits grains, Gewurztraminer et Sylvaner, mais aussi Pinot Auxerrois, Pinot Beurot, Muscat blanc, Rose d’Alsace, Traminer et même Chasselas Rose.

Pour le fromage, il y avait du Rocamadour, mes compagnons de tablée étaient partants, je ne suis pas très fan du Rocamadour. D’ailleurs je suis souvent déçu des fromages proposés dans le resto, je trouve que ça manque souvent de diversité, de goût marqué et d’originalité, mais je ne dis pas ça spécialement pour ici, c’est un constat un peu général.

Pas de dessert, mais une bouteille d’un poiré Tatouny élaboré par la soeur d’Adrien qui est en salle, Laure Sourdin. Au début, j’étais surpris car je trouvais ça fort en digeo, mais ça s’est révélé parfait, d’ailleurs j’ai envie de le regoûter tant ça m’a marqué.

3 entrées, 3 plats, un fromage, 3 bouteilles : 43€ par personne, on est bien ici. Et puis toujours dans la salle, des personnes diverses dont certaines qu’on ne voit pas dans des restos plus branchouilles et plus chers, la diversité c’est la vie.

- Le bilan -

Que dire? Cela fait plaisir de voir cela, on se dit que tout est affaire de cycles, quand on voit les portions rétrécir, les attitudes prendre le pas sur la simplicité, les story-tellings sur “le faire en silence, au quotidien et bien”, les gentrifications sans états d’âme de ceux qui investissent des quartiers populaires pour pratiquer des additions bien au-dessus du panier moyen du coin, il y en a d’autres qui viennent discrètement, sans tambour ni trompette, sans obsession de gagner un max en un minimum de temps, mais avec au contraire l’idée de kiffer eux-mêmes et de faire kiffer en fabriquant du bon et du liant au quotidien. C’est quasi un sacerdoce.

J’espère ne pas avoir été trop manichéen (je déteste ça), ni trop poète, mais la simplicité et l’ouverture aux autres sont des qualités qu’il faut saluer tant elles font du bien.

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