Mindelo – Paris (75013)
02.02.24 - Guillaume - 716lavie
75013 Paris
Ouvert lundi midi, du mardi au samedi midi et soir
Bus : Pascal (59, 83)
Bon, j’ai une bonne nouvelle : Josefa, qui officiait autrefois au restaurant La Belote dans le 17ème, a – enfin – réapparu dans le 13ème en reprenant le local de feue la table bistronomique du coin autrefois, l’Ourcine. C’est toujours aussi bon et l’ambiance est familiale, il faut juste lui laisser un peu le temps d’étoffer sa carte, cette dernière devrait notamment explorer aussi bien le répertoire du Portugal que du Cap-Vert. L’important est qu’elle soit là et qu’elle puisse cuisiner et recevoir.
Quel bonheur de découvrir un email dans ma boîte dans lequel Josefa m’annonçait, après m’avoir demandé si je me souvenais d’elle, qu’elle avait désormais ouvert un resto rue Broca. Bien sûr que je me souvenais d’elle, j’ai aussitôt organisé un dîner là-bas quelques jours plus tard.
Le restaurant est super classe, il est grand et on sent la patine du resto bistronomique confortable que c’était. Josefa n’a même pas encore eu le temps de finir de repeindre par-dessus l’ancienne enseigne de l’Ourcine. Mindelo, principale ville de São Vicente, est la capitale culturelle du Cap-Vert.
Il a été aménagé de manière simple, mais avec beaucoup de goût et des motifs sur les tables qui évoquent le Portugal. Les photos sur les murs évoquent elles le Cap Vert.
La rue Broca est toujours aussi mystérieuse, les Contes de la rue Broca en témoignent. En cela elle est bien l’héritière des mythes et histoires de sorcellerie qui ont toujours entouré cette partie-là du vieux Paris, qui va de la montagne Sainte Geneviève jusqu’aux Gobelins. Ils étaient d’ailleurs largement racontés dans le livre culte de Jacques Yonnet “Rue des Maléfices”.
Josefa est là, aidée en cuisine d’un monsieur. Pour le moment, il n’y a pas de personne fixe au service car en cette fin janvier, on sort de 4 mois calmes qui ont suivi l’ouverture, mais ça va être l’enjeu des prochains mois. Josefa est passionnée, riante, mais avec un fort caractère.
Nous avons décidé de nous faire plaisir.
Entrées
Sardines fraîches, délicieuses, il faut manger la tête aussi.
Gésiers de canard, impeccables
Caldo verde
C’est un ami qui l’a pris. N’étant pas allé au Portugal depuis des lustres, je ne connaissais pas cette variante de la soupe au chou avec chorizo et bouillon de poulet. C’est super bon, beaucoup de goût sans être trop salé, un régal.
Beignets de cochon de lait, ils sont toujours aussi bons, rien n’a changé depuis la grande époque de la Belote. Nous avons aussi pris des beignets de morue que je n’ai pas pris en photo.
Plats
Morue a bras
Cette spécialité pas si facile à faire est toujours très réussie chez Josefa.
J’ai pris le poulpe qui était au top, tout, la cuisson comme le goût du poulpe mais aussi celle des pommes de terre. Présentation sans chichis mais droit au but avec citron, ail et persil, tout ce que j’aime.
Un ami a pris le steak à la portugaise, pas goûté mais les frites étaient très bonnes.
En vins, on a fait rouge, puis blanc, puis Vinho verde et enfin elle nous a sorti un digeo portugais des familles.
En digestif, un cheirinho, c’est-à-dire l’équivalent d’un café – calva sauf qu’ici on met dans le café du bagaço, un alcool fait avec du marc de raisin.
Desserts
Là aussi on a tout essayé, molotov (recette portugaise de l’île flottante, y a juste l’île comme dit Josefa, car y a pas de crème), pudding, pasteis. Les pasteis ne sont pas maison, comme souvent dans les restos (même tous j’allais dire). Ce molotov est en tout cas nickel pour finir, bon y a pas mal de sucre puisque la recette prévoit 1 cuiller à soupe de sucre par blanc d’oeuf.
Récemment, j’ai vu des restos, dont j’avais été jusque-là seul à parler, être repris par des gros médias, ce qui a amené trop de monde d’un coup et pas toujours les clients les plus concernés par le respect du lieu, contribuant à gâcher le plaisir de la visite pour les habitués. Tout est histoire d’équilibre. Il ne s’agit pas de garder les adresses pour soi jalousement, au contraire j’ai plaisir à partager, mais j’espère ici que je contribuerai à amener du monde à Josefa car elle doit refaire une partie de sa clientèle dans ce nouveau quartier, sans pour autant que la mode ne s’abatte trop rapidement sur ce lieu précieux.
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