Saveur du Sichuan – Paris (75009)
07.04.19 - Guillaume - 716lavie
75009 Paris
Ouvert du mardi au dimanche midi et soir
Métro : Le Peletier (7)
Bus : Provence - Drouot (67, 74, 85) - Cadet (26, 32, 43)
Saveur de Sichuan est un restaurant sichuannais – on s’en serait douté – où j’ai mis du temps à finalement aller, pensant que c’était une fondue chinoise de plus et peu emballé par les avis. En fait bien m’en a pris, le service est globalement bon et on a pris le temps de nous expliquer, par ailleurs leurs spécialités sont bien maîtrisées.
Cela fait un moment que j’avais lâché les hotpot chinois à Paris, lassé du turn-over trop rapide des adresses. Ce « Saveur du Sichuan », j’étais déjà passé devant il y a deux mois et j’avais hésité à rentrer. Finalement j’avais continué mon chemin : trop de monde et puis il me manquait quelque chose sur la vitrine, dans la file d’attente, qui me donne envie d’y aller. Hier nous hésitions. J’avais vu un post sur le 44 rue Lamartine mais il était vide. Nous sommes allés voir le remplaçant de Shanxi, rue Lamartine toujours, quelle tristesse de voir ce resto moribond, à peine une cliente, un serveur se tient debout en attendant éventuellement qquun, la façade ne ressemble plus à rien. Quand on pense que c’était une des adresses les plus solides de la capitale, au sens de la régularité de la qualité de sa cuisine et de son service.
Donc nous avons poussé jusqu’à Saveur du Sichuan. Toujours hésitant, je questionnais une famille d’origine chinoise mais ne vivant pas en France qui cherchait des adresses sur un portable. Ils m’expliquent qu’ils ont vu les plats mais que c’est trop pimenté pour eux, ils connaissent la cuisine sichuannaise mais en préfèrent une autre version. Sort un trio de jeunes chinois, une étudiante chinoise à Paris fait visiter Paris à un couple d’amis venu de Chine. Elle nous confirme que c’est bien, qu’elle y vient souvent.
Le restaurant existe depuis 4 ans, attention à ne pas le confondre avec Les Saveurs du Sichuan dans le 14ème qui a de très bons avis mais qui m’avait déçu, je l’avais trouvé assez cher et pas si mémorable.
Après avoir discuté avec deux, trois étudiants chinois devant, on décide de rentrer, convaincus par leurs retours, on nous donne une table pour 4 contre le mur plutôt qu’une des tables pour deux dans le passage, j’apprécie, surtout que c’est plein.
La serveuse parle français et comprend très bien mes questions : je connais bien les sichuannais de Paris, certains m’ont déçu, je voudrais goûter une spécialité. Elle me dit : la marmite de poulet et me montre le logo du poulet qui orne la carte. On se croirait dans le resto Los Pollos Hermanos de Breaking Bad. Je ne voudrais pas garantir un tel accueil quelle que soit la personne mais nous avons eu à faire à une autre serveuse et elle aussi parlait français et était sympathique. Quand j’ai appelé le restaurant au moment d’écrire cet article, je suis d’abord tombé sur une personne qui ne maîtrisait pas le français, j’ai donc demandé si une autre le parlait et on m’a passé quelqu’un avec qui tout était clair.
Pour revenir au dîner, nous nous lions d’emblée avec le jeune couple chinois à côté de nous. Elle étudie les langues à la Sorbonne nouvelle, vient du sud de la Chine, lui est à l’école normale de Musique à Malesherbes, vient du nord. C’est la différence avec certains restos chinois sans clients chinois que certains médias pas si curieux affectionnent, ici on rencontre des chinois, on se parle. Cela m’a fait plaisir qu’ils me remercient sincèrement pour ce que j’ai fait pour la cuisine chinoise puisque j’ai très tôt pris et fait et cause pour cette cuisine régionale chinoise qui a débarqué à Paris (voir mes recommandantions de restos) il y a une dizaine d’années. Pendant de longues années, lorsqu’on me demandait mes restaurants préférés du moment et que je citais des chinois, on me répondait : “ah non merci, chinois c’est pas pour moi.”
Lors du coup de fil post-repas, j’ai re-demandé quelles étaient les spécialités que la dame recommandait, elle m’a dit : boeuf poché et poisson braisé, des plats avec du piment et du poivre. Ci-dessous 3 spécialités à destination des chinois : gros intestin de porc, okra (légumes) avec œuf et plat de tofu séché. Je suis toujours en contact avec la jeune femme avec qui nous avons discuté dehors avant de rentrer, elle m’a bien aidé à traduire le menu en chinois, je vous joins ses commentaires :
“Alors, pour le menu, le premier plat, les gros intestins de porc, on cuisine avec l’huile et piments, on droit pas verser de l’eau. C’est un plat comme la fondue chinoise, très populaire maintenant, on s’appelle « Gan Guo », c’est-à-dire fondue chinoise sèche. On peut cuisiner avec les intestins, le poulet, le bœuf, les ailes de poulet, les crevettes, le lapin… et des légumes.
Le deuxième plat, on fait l’okra et le filet du bœuf sauté, c’est pas épicé. Ce n’est pas un plat traditionnel, c’est de la « cuisine moderne» .
Le troisième, en fait, c’est la cuisine du Huaiyang (pas du Sichuan), un vrai plat, on doit cuisine le tofu séché râpé avec du potage au poule. Ça c’est traditionnel, classique et connu.”
Nous choisissons le poulet puisque la serveuse nous a montré le couple d’étudiants chinois à côté de nous qui la mangeait et elle a dit que c’était le plat préféré ici. On nous apporte notre marmite de poulet à 26,80 euros pour 2, pour les accompagnements nous nous en sommes entièrement remis à la serveuse. Donc nous avons eu ce tofu et ce soja.
La marmite est colorée, belle à voir. Nous nous sommes régalés, surtout que contrairement à d’habitude, les petits os de poulet n’étaient pas nombreux. Nous avons emporté le reste car nous ne pouvions décemment pas finir. On a fait réchauffer ça le lendemain et c’était toujours aussi bon, détail qui ne trompe pas. La grande bouteille de Tsing Tao à 65cl est à 5,50 euros ce qui est le prix qu’on aime. La marmite, deux grandes Tsing Tao, un ou deux riz nature, 19 balles par personne.
Je n’irai pas régulièrement mais à l’occaz je reviendrais si l’envie m’en prend, en mode soir de semaine. J’ai apprécié la cuisine – il faudrait que je teste d’autres spécialités -, le service et le fait de pouvoir rencontrer des étudiants chinois. La jeune fille qui m’a traduit le menu me donne des tuyaux sur la cuisine chinoise, je lui en donne pour la cuisine française. Elle veut essayer le Colimaçon dans le Marais pour découvrir la cuisine française, je lui dis t’emmerdes pas, va direct à l’Auberge Saint-Jean de Luz. C’est mignon.
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