Auberge Saint-Jean de Luz – Paris (75116)
18.10.18 - Guillaume - 716lavie
75116 Paris
Ouvert le midi du lundi au vendredi
Métro : Argentine (1)
Bus : Argentine (73)
Des adresses comme cette Auberge Saint-Jean de Luz, je n’en trouve pas tous les jours. Je pense qu’il en reste 5 sur Paris, allez 10 par précaution. Pas plus. Une auberge, déjà vous en connaissez beaucoup des auberges à Paris? On y mange une vraie bonne cuisine française avec le bon service qui va avec.
Parlons-en de la petite histoire tiens. Un ami me demande si j’ai des bonnes adresses du côté de la Porte Maillot car il doit s’y rendre de temps en temps pour le travail. Je prends la mission à coeur car on connaît tous les inconvénients de ce coin. Je me fais donc toutes les rues alentour, une par une, méthodiquement, sans ne rien laisser passer, quand je tombe sur cette Auberge de Saint-Jean de Luz. Déjà, la façade à l’ancienne sent bon. Ensuite les commentaires sur google vont tous dans le même sens. Je sens la bonne affaire pointer son nez, mais reste encore à confirmer.
Comme je ne vois aucune indication de prix sur le net, je les appelle un matin. Je tombe sur une dame qui me répond : “attendez, je vous passe Colette” – je ne suis plus bien sûr du prénom mais je crois que c’est ça. Là, une dame prend l’appareil et m’explique qu’il n’y a pas de menu et que cela dépend de ce qu’on prend. Je suis déjà charmé par le temps et l’attention qu’elles accordent à 11h du matin à un nouveau client. Donc : “et bien voyez-vous, si vous prenez entrée-plat-dessert, vous en aurez pour une quarantaine d’euros. Après bien sûr, certains ne prennent qu’un plat et un café, d’autres une entrée un plat ou alors un plat un dessert.” Convaincu, je lui dis que je vais bientôt la rappeler pour réserver un midi. Là encore je lui demande si c’est nécessaire. “Le lundi, non pas vraiment, mais les autres jours oui vous pouvez”. Allez hop, je réserve pour 3 un midi – ce n’est ouvert qu’au déjeuner en semaine -, dont mon ami architecte bien sûr.
C’est dans son jus, c’est le moins qu’on puisse dire. Encore une fois, je ne suis pas passéiste, mais j’aime la diversité. Autant je n’aimerai pas que tous les restos soient ainsi, autant je trouve ça vachement sympa qu’il en reste encore des comme ça.
C’est avec une grande fierté que 716lavie est dignement représenté sur la façade du restaurant à côté du macaron Rungis qui récompense les restaurateurs qui viennent eux-même chercher la marchandise car, comme le dit Colette, “il y a ceux qui disent “produits de Rungis” mais qui se font livrer et qui récupèrent donc des produits qui sont restés trois jours en chambre froide”. Colette va toutes les nuits à Rungis à 3h du matin et ce, depuis toujours. Avant qu’elle ait cette Auberge Saint-Jean de Luz, elle y allait déjà avec son père, autant dire qu’elle connaît le métier.
J’aime le mélange de sérieux et de bonhomie qui la caractérise. La patronne m’a expliqué qu’elle avait repris le restaurant il y a 35 ans et qu’avant elle il n’y avait eu qu’un seul autre propriétaire qui était resté une quarantaine d’années. “C’est rare à Paris qu’une même équipe soit restée en place aussi longtemps” m’a-t-elle dit, “oh que oui” ai-je répondu, il y avait les Routiers à ma connaissance, l’Auberge Pyrénées Cévennes, sans doute d’autres mais pas tant que ça, c’est sûr. Par ailleurs, à la fin, je lui ai dit toute la joie qui était la mienne d’être tombé sur une pareille table. Elle était reconnaissante et cela m’a fait plaisir. Le chef, Eric, qui était sorti saluer une table, m’a serré la main en passant devant nous et s’est arrêté pour participer à la conversation.
Le jour du tournage du sujet sur mon Bon Plan Restos pour BFM Paris, Colette à droite, Eric le chef au centre et Anne-Laure Banse la journaliste à gauche.
Le menu est un roman à lui tout seul.
Sur la table de 3 qui nous attend, il y 3 petites assiettes : champignons frais,
Chips
3 tartines de rillettes
En plat du jour il y avait de la blanquette de veau et des rognons d’agneau grillés. Je pars sur la blanquette, un plat qui est revenu de mode dernièrement via le retour de la cuisine de bistrot. Cela étant, il lui manque souvent une certaine générosité de goût qui se traduit par une onctuosité de la sauce, un riz bien beurré, la présentation aussi : blanquette d’un côté, riz de l’autre. Là, tout y est et même si l’assiette n’est pas exagérément remplie, il y a largement de quoi être repus.
Le voilà, le riz beurré à souhait, ça se voit d’ailleurs.
Les personnes qui m’accompagnent sont également satisfaites avec leurs rognons accompagnés de haricots verts et pommes de terre. J’ai mis la photo des rognons bien cuits, mais l’autre personne les avait demandés saignants et ils l’étaient.
Certains desserts sont posés sur le comptoir : plateau de baba au rhum, plateau de pains perdus, gâteau basque. Je prends l’assiette de framboises, je n’en prends jamais au resto mais comme ici on se sent un peu comme à la maison, j’y vais.
Tarte aux quetsches
Pain perdu
Et voici d’autres photos de repas ultérieurs :
Salade de museau
Pâté du pays Basque
Tartelette aux quetsches
Crêpes
Tartare
L’os à moëlle est un roman à lui tout seul
Une vraie salade verte toute simple, sans doute la chose la plus difficile à trouver à Paris aujourd’hui
Entrecôte
Tarte aux pommes
Janvier 2019
Terrine de faisan
Les plus belles endives au jambon qu’il m’ait été donné de manger à Paris
Un baba au rhum sachant nager
31,80 pour ma blanquette de veau à 18,80, mes framboises à 10 et mon café à 3. Alors oui ce n’est pas donné car il n’y a pas de menu mais quel bonheur de soutenir une pareille adresse. C’est sûr que vu la cuisine et le budget, on aimerait plus venir y réveillonner le soir/ Cela étant, je reviendrai pour sûr et avec grand plaisir. Et si jamais vous avez un vol Ryanair à 20 euros et que la navette démarre de Porte Maillot à 15h, profitez-en pour vous faire un gueuleton d’anthologie avant le voyage.