Element Terre – Paris (75010)
09.02.23 - Guillaume - 716lavie
75010 Paris
Ouvert du mardi au samedi de 17h à 23h
Métro : Bonne Nouvelle (8, 9)
Bus : Hauteville (32)
En voilà une halte liquide et solide, sympathique et sans esbroufe, dans le quartier Hauteville – Faubourg Saint-Denis. Grosse sélection de pifs, produits de qualité, cuisine maison en direct et “last, but not least”, de l’espace entre les tables, pas de touche-touche ici.
Parfois ce sont les lieux tenus par les gens dont on est proches sur lesquels il est le plus difficile d’écrire. On est enthousiaste, on se sent comme à la maison, mais on veut éviter de tomber dans le piège du “c’est super, ce sont mes potes”. Précaution méthodologique inutile sans doute, car au final je finis bien par dire que c’est super, mais avec quelques mois de retard 🙂
Je trouve le lieu super bien aménagé, il y a du bois chaleureux et on respire, encore une fois ils se sont bien pris la tête pour faire quelque chose de confortable et d’authentique, qui leur ressemble, un endroit où ils aimeraient eux-même aller. Evidemment je n’ai pas de belle photo de l’intérieur, ça aurait été très simple.
Il s’agit d’Edip, patron du döner Özlem que je vous recommande ici depuis que je l’ai découvert et considéré comme le meilleur de Paris. Il faut savoir qu’Edip a fait l’école de cuisine Ferrandi et s’apprêtait à continuer son parcours au sein de restaurants proposant une cuisine française lorsque la vie en a décidé autrement et il s’est retrouvé à reprendre le restaurant familial, Özlem donc, non sans y intégrer les connaissances et y appliquer les exigences apprises durant son apprentissage et son expérience en restauration française traditionnelle, avec le succès que l’on sait.
Mais l’envie de cuisiner, faire la popote pour les amis comme élaborer des plats chiadés et gourmands, ne l’a jamais quitté. L’association avec Henri, ancien caviste du quartier et à ses côtés au sein d’Özlem depuis plusieurs années, était parfaite pour cela. Pensez : un chef et un caviste font tourner le business familial de tradition et de qualité le midi avant de se déplacer d’une centaine de mètres pour prendre le relais avec leur bébé à eux, une cave à manger nommée Element Terre.
Donc ici on boit des coups, mais on mange aussi, soit des produits de qualité, qui sortent de la simple planche mixte et des entrées gourmandes, soit des plats principaux (côte de boeuf ou de veau notamment) qu’il faut commander 48h en avance ou alors si vous avez la chance d’être là et qu’il en reste, vous pourrez en profiter.
Il y a un hummus de betteraves que je trouve fantastique.
La salade de courgettes à la menthe – mozza dans un registre similaire est aussi une réussite.
Ils ont de l’excellente charcuterie et savent la trancher très fine.
Pour le fromage, ils ont une sélection resserrée de 3, 4 fromages prise chez un bon fromager, le camembert est bien fait, mais je trouve certains autres un peu jeunes à mon goût, je préfère les fromages plus affinés.
J’ai pu manger pas mal de produits qui n’étaient pas forcément à la carte comme ces crevettes impériales (en saison) exceptionnelles et huîtres de la ferme marine d’Artouan, de Saint-Just-Luzac en Charente Maritime, la connexion s’est faite grâce à la sourceuse passionnée et sous les radars, Tiphaine Vierne.
Les crevettes grandissent dans les claires aux côtés des huîtres en élevage extensif et ne bénéficient d’aucune nourriture ajoutée.
Jamais goûté des crevettes pareilles, là, c’est Byzance.
Huîtres naturelles, 100% nées en mer dans le bassin de Marennes-Oléron
Encore une fois, soit vous réservez votre plat en avance par téléphone ou instagram, soit vous tombez un jour où il y a du rab.
Côté pifs, ça envoie de tous les côtés dans le nature.
Papillon de nuit du Château Tour Blanc, dans le Bas-Armagnac, à base d’Ugni blanc, qui accompagne très bien les fruits de mer.
Le Gamay de La Piffaudière d’Olivier Bellanger, à Monthou-sur-Cher, dont je vous avais parlé (pour son blanc) lors de mon voyage à Tours et lorsque je l’avais retrouvé au bistrot Paulus à Strasbourg.
Des trucs plus rares comme ce mousseux rose d’Olivier Bellanger justement.
ou ce Rumbera catalan d’Oriol Artigas, à base de Pansa Blanca, soit du xarello.
Côtes-du-Rhône Bloom né de la collaboration entre le Vin des Potes et Rémi Pouizin, à base de clairette, grenache blanc et viognier.
Il y a aussi des bières bien funky.
Enfin un lieu dans lequel on se sent bien, pas de brouhaha ni de tables collées les unes aux autres, on peut véritablement se poser tranquillement sans être poussé à la consommation, résultat c’est souvent là qu’on reste le plus longtemps.