Schlumachers – Lübeck (Allemagne)

Ce resto repris il y a quelques années par une équipe familiale, lui en cuisine, elle à la direction, est savoureux. Alors oui en Allemagne, c’est souvent cher pour ce type de repas mais ici c’est d’un bon rapport qualité-prix comparé à d’autres options car la cuisine est beaucoup plus raffinée et réussie qu’ailleurs.

J’avais bossé les options gastronomiques de Lübeck et mon choix s’était porté sur Schlumachers à chaque fois. Les photos des sauces et des dressages m’avaient laissé augurer du meilleur.

Il est situé dans une rue à l’ancienne du vieux centre mais dans un coin un peu tranquille, il y a une salle en bas et une petite au premier étage, on avait la chance d’être en haut, parfaitement au calme; cela étant même en bas, on ne peut pas dire qu’il y ait un brouhaha, l’atmosphère est assez tranquille, le vrai souci et je n’ai pas manqué de le dire, c’est une musique exécrable, une selection spotify « food » avec des covers insipides d’Oasis et autres. Le jour où ce genre de restos qui ont tout bon en bouffe, cadre et service auront compris que la musique est aussi importante, on aura fait un grand pas.

L’équipe a changé à la mi-2019, c’est désormais un chef d’origine croate et sa femme. Nous avions au service un jeune homme d’une vingtaine d’années à peine qui nous a expliqué avoir été formé aux vins par son patron qui lui en fait goûter énormément, cela faisait plaisir de voir ce désir de transmission et de constater ses effets, le gars était sérieux quand il parlait de vin! Il y avait sinon deux autres jeunes femmes au service. Je ne dis pas que tout était parfait mais globalement, c’est très bien.

En Allemagne, les plats de résistance sont souvent chargés et chers car beaucoup de clients ne prennent qu’un plat. Le problème c’est que souvent l’assiette ressemble à un patchwork plus ou moins heureux dans la cohérence visuelle mais aussi des températures des différentes composantes et pour finir il y a souvent une sauce supposée lier le tout qui n’est pas d’un gros niveau. Rien de tout cela ici. Ce fût le meilleur repas que j’ai fait jusqu’ici en Allemagne, on ne s’est rien refusé et on en a eu pour 85 euros par tête donc oui c’est un beau cadeau mais ça les valait. Menu 3 plats à 54 euros.

Entrées

Comme je revenais de Turin où j’avais bien sûr mangé du vitello tonnato, j’ai voulu essayer le carpaccio de veau à la truffe blanche servi avec un genre de mayonnaise, grand bien m’en a pris, c’était excellent.

Quant à la bouillabaisse du nord, préparée pendant 3 jours, elle méritait un prix. Pourquoi on ne trouve pas ça en Bretagne?, c’est un mystère. Décidément les seules bouillabaisses que j’ai mangées jusqu’ici étaient dans des pays du Nord (je pense à celle de la brasserie Robert à Tournai ) et elles étaient toutes deux délicieuses, je pourrai aussi inclure la soupe de poissons de Fangfrisch à Lübeck aussi en Tom Yam et bouillabaisse qui était à tomber.

Plats

Canard français ci-dessous et boeuf américain (non pris en photo), deux plats de très haute facture.

Desserts

Sorbet maison

Poire nashi avec chocolat Valrhona et noisettes du Piémont.

Je me souviens encore de ce repas avec émotion. Seul petit bémol, quand je dépense 170 euros dans un repas, j’aime bien qu’on me propose un café ou un petit digestif plutôt que “on espère que l’article sera bon”, sans doute une question de culture aussi.