2 jours dans le Finistère Nord, de la Pointe Saint-Mathieu à l’Aber Wrac’h – Bretagne (France)
10.01.19 - Guillaume - 716lavie
– Bus depuis Brest jusqu’à la Pointe Saint-Mathieu
La ligne 11 relie Brest à la Pointe en passant par Plougonvelin et le Conquet.
– l’Office du tourisme de Brest Métropole
le site
– l’Office du tourisme du pays des Abers
le site
Lorsque j’avais été à Brest , j’avais déjà été à la Pointe Saint-Mathieu le temps d’une virée en voiture d’une demi-journée. Cette fois-ci nous voulions continuer d’explorer la côte du Nord Finistère, sur 2 jours, depuis la Pointe Saint-Mathieu jusqu’à l’Aber Wrac’h.
Jour 1
Nous sommes arrivés pour le déjeuner à la Pointe Saint Mathieu puis nous avons roulé tranquillement avec des arrêts jusqu’à Porspoder, où nous avons dormi.
Jour 2
Balade sur la presqu’île Saint-Laurent à Porspoder puis déjeuner à l’Aber Wrac’h et balade sur la dune de Sainte Marguerite.
Porspoder
Ecohôtel Le Château de Sable
38 Rue de l’Europe
29840 Porspoder
le site
Nous avons séjourné au Château de Sable cet ancien centre de vacances a été converti en hôtel éco il y a 5 ans. La vue est spectaculaire et le staff jeune, ce qui est bienvenu. Nous avons notamment au service le soir des jeunes femmes encore en formation hôtelière qui non seulement se débrouillaient très bien – mieux que ça – mais manifestaient en plus beaucoup d’envie. Néanmoins, était-ce dû à cette période de creux de l’année mais l’équipe m’a paru en sous effectif concernant l’hôtel : une seule personne pour tout gérer, réception, spa, etc… c’est peu et beaucoup pour un seul. Les chambres avaient une vue sur la mer incroyable, c’est simple, on sort de l’hôtel pour être direct sur le sentier qui mène à ma presqu’île. Le soir on a le phare qui éclaire depuis le large et on voit le ciel étoilé à travers les immenses fenêtres obliques. Mais pour un 4 étoiles, un coup de neuf dans les douches, plus d’espace de rangement dans les chambres (des porte-manteaux?) serait bienvenu et le sauna réparé c’est quand même mieux.
Voici sur ce quoi on tombe après 200 m de marche.
La Pointe Saint-Mathieu
La Pointe Saint-Mathieu, c’est ce cap du bout du monde à 30 min. en voiture de Brest, où se côtoient des sites de nature et d’époques bien différentes, mais qui ont en commun la référence à cette atmosphère si particulière mêlant recueillement, force de la nature, tribut aux anciens et surveillance de la mer.
Vous trouverez toutes les infos dont vous avez besoin sur le site de Finistère Tourisme, mais en voici un résumé.
En effet on trouve :
– la chapelle Notre-Dame-de-Grâce
– le portail du 14ème vestige de l’ancienne église paroissiale Notre-Dame du Bout du Monde qui fut détruite lors de l’expédition anglo-hollandaise de 1558
– les ruines de l’abbaye monumentale Saint-Mathieu de Fine-Terre qui fût romane, puis gothique, sous la protection de Saint-Mathieu dont elle reçut une partie du crâne en 1206, attirant de nombreux pélerins. Elle est classée monument historique depuis 1867.
– Mémorial national des marins morts pour la France
– un cénotaphe, lieu de mémoire pour les familles mais où aucun corps de ne repose
– le phare
– le sémaphore
– un musée dédié à l’histoire de l’abbaye
– un musée de la guerre 39/45 : l’entrée de la rade de Brest fût de tout temps un poste de vigie hautement stratégique et notamment lourdement armé par les allemands lors de la 2ème guerre
Le lieu est magique, lors de ma dernière visite, déjà en hiver, il pleuvait mais cette fois-ci début janvier, nous avions un beau soleil, attention il y a toujours du vent par ici.
Porspoder et la Presqu’île Saint-Laurent
Nous continuons notre route jusqu’à Porspoder où nous avons donc séjourné à l’hôtel le Château de Sable. La presqu’île Saint-Laurent est un lieu magique, espace naturel protégé, on l’appelle aussi l’île aux lapins de la mer d’Iroise. D’ailleurs ce jour-là, il y avait un groupe de personnes qui cherchait les lapins pour les vacciner contre la mixomatose. Comme nous y étions un matin ensoleillé de début janvier, nous avons croisé et même rencontré de nombreux locaux qui se promenaient, seuls ou avec leurs chiens. Ce qui nous a marqué chez les personnes avec lesquelles nous avons discuté , c’est 1) leur amour pour ce coin 2) leur satisfaction qu’il n’y ait aucun touriste (à part nous) en cette période de l’année 3) la facilité qu’ils avaient pour échanger sans chichis et avec le coeur. Il faut dire que le coi est superbe et invite à se sentir chanceux d’en profiter.
Parmi les personnes rencontrées, l’éducateur canin de Dog Odyssée. Il s’occupait ce jour-là de socialiser un jeune chien, si bien que le boulot de de Noa, la beauté ci-dessous, était d’apprendre au petit à jouer. J’ai demandé au maître de m’aider à la faire poser car elle courait partout, afin que je puisse prendre un beau portrait. Et hop! J’ai ensuite montré la photo au maître et lui ai proposé de la lui envoyer. Ravi, il m’a dit qu’elle finirait directement sur son site internet. Un beau moment, simple et joyeux.
L’Aber Wrac’h à Landeda et les Dunes de Sainte Marguerite
Peu avant d’arriver à l’Aber Wrac’h en venant de l’ouest, on passe par le port de Portsall à Ploudalmézeau où s’était échoué l’Amoco Cadiz. Nous sommes donc ensuite allés manger au Vioben sur le port de l’Aber Wrac’h. Un aber c’est l’ “estuaire d’une petite rivière en forme de crique ou d’anse et servant de lieu de relâche pour les bateaux de pêche y échouant ” selon le centre national de ressources textuelles et lexicales. Celui de l’Aber Wrac’h est le plus long de la côte finistérienne (34 kms) et celui qui offre l’embouchure la plus large également (2 kms).
Ensuite nous avons effectué notre balade digestive sur le massif dunaire de Sainte Marguerite à 4 kms de là, un spot rêvé pour les kitesurfers et funboarders. C’est simple, le site était tellement beau que je n’ai pas pris de photos, d’ailleurs il fait partie de ces paysages qui ne rendent rien sur photo, il s’agit de les apprécier sur place comme par cet après-midi ensoleillé de janvier.
J’ai découvert par hasard ce “Bonne Année 2019” sur le sable alors que je me filmais en train de courir en descendant d’une dune.
La Pointe Saint-Mathieu
La Crêpe Dantel’
3 Place Saint-Tanguy
29217 Plougonvelin
Tél : 02 98 40 29 68
le site
La crêpe Dantel’ a ouvert au printemps 2018 et leur 1ère année d’exercice s’est révélée un franc succès, en partie à cause du bel été, mais aussi parce qu’ils sont venus combler un manque à la Pointe. En effet à part l’Hôtel de la Pointe et son bistrot 1954, il n’y avait pas d’option ici pour se restaurer. Soyons francs, habituellement je ne suis pas fan (doux euphémisme) des salades posées sur la crêpe et des tout petits bouts de patates mais là je me suis laissé surprendre. D’ailleurs je ne vais pas spontanément vers les crêpes trop complexes, mais ici la carte est ainsi faite que les crêpes simples sont en portions congrues si bien que vous êtes « forcés » d’aller dans la rubrique « créations maison ». Mais l’accueil est si sympathique qu’on accepte tout bien volontiers. C’est un jeune couple, lui est de Tahiti et a un délicieux accent. Il est calme mais dépote question service. De temps en temps sa compagne, qui est en cuisine, vient filer un coup de main en apportant elle-même des crêpes. Donc cette crêpe à la saucisse de Molène, tomme aux algues, pommes de terre est une belle entrée en matière. Ensuite une citron plus quelconque et enfin une Moregane avec poires, sirop d’érable et chantilly. On était 4 personnes, 2 crêpes chacun, même 3 pour moi, 1 bouteille de cidre, 4 cafés : 80 euros, très honnête. Parlons-en du cidre, ce Kystin est à la châtaigne et l’œuvre d’un producteur de Vannes. Ici on ne sert que du brut à la carte car « vrai cidre c’est brut ». On comprend mieux que, outre le fait que la balle saison se soit prolongée jusqu’à fin octobre, leurs premiers mois d’exercice aient été au-delà de leurs objectifs.
Hostellerie de la Pointe Saint Mathieu
7 Place Saint-Tanguy
29217 Plougonvelin
le site
A l’heure de rédiger cet article, les résultats du Michelin sont tombés et l’hostellerie a été la seule table du Finistère à recevoir une étoile grâce à sa chef Nolwenn Corre. Si le lieu paraît idyllique et comme une étape obligée à la Pointe Saint-Mathieu (il n’y a que ça et la crêpe Dantel donc), les commentaires sur le net laissent dubitatifs : beaucoup mentionnent un service pas à la hauteur, côté restauration et hostellerie, du standing de l’établissement. Je n’y ai pour ma part pas été et je laisserai donc chacun se faire son propre avis.
Porspoder
Ecohôtel Le Château de Sable
38 Rue de l’Europe
29840 Porspoder
le site
Le restaurant a 1 étoile mais en ce 3 janvier au soir, ils ne proposaient que le dîner bistronomique ce qui nous arrangeait car on voulait manger léger. C’était parfait, tout ce que j’aime : simple, droit au but, pas d’assiettes surchargées, de bons produits et un prix doux : e/p/d à 25 euros!
Gravelax de saumon
Brandade de poissons
Pièce de boeuf
Crumble de poires
Les autres restaurants de Porspodeur qui m’ont été conseillés par des locaux mais que je n’ai pas essayés :
Le Pub O’Porsmeur
82 Rue du Port
29840 Porspoder
le site
Le pub gastronomique “le plus à l’ouest du continent” annonce : “vous viendrez pour nos fish & chips et reviendrez pour notre lieu à basse température”. Il m’évoquait cet autre pub gourmet d’un autre bout du monde, le O’ Sullivans de Crookhaven àa la pointe sud du sud de l’Irlande.
Les Chardons Bleus
82 Rue de l’Europe
29840 Porspoder
le site
Une crêperie qui propose aussi des Saint-Jacques et des viandes.
Aber Wrac’h
Le Vioben
30 Ar Palud
Port de l’Aber Wrac’h
le site
J’ai trouvé ce restaurant en cherchant un endroit où déjeuner pour mon anniversaire. Je voulais manger des produits de la mer cuisinés sans chichis, sans trop de sauce : pas si facile en Bretagne. Il faut savoir que vous avez les gastros/bistronomiques, des restos plus simples mais tout de même raffinés, les crêperies, les restos ouvriers et bien sûr d’autres types d’adresses, mais il est souvent dur de trouver de petites adresses simples où manger du poisson sans chichis, sans sauce, etc… D’ailleurs je me dis souvent que si j’ouvrais un resto ici, ce serait pour faire ça.
Donc là, je passe 1h dans mon lit la veille (c’est le tarif pour trouver un resto) et tombe sur le Vioben, pour le coup chic mais avec deux spécialités traditionnelles : ragoût de homard et ormeaux sauvages de Molène cuisinés façon terre et mer. Si j’ai bien un péché mignon sur cette terre (gastronomiquement parlant j’entends, sinon j’en ai des tonnes comme toi qui me lis), c’est bien les ormeaux; la truffe, le caviar, tout ça j’aime bien mais les ormeaux, c’est mon truc et c’est largement aussi rare que les 2 produits sus-cités.
Comme on était en semaine, il y avait le menu déj’ à 18 euros e/p/café ou 23 pour e/p/d/café pour ceux qui voulaient manger léger et quel menu!
Entrée du menu : marinière au bouillon crémeux de langoustines
Les huîtres en entrée étaient divines – je n’ai pas pris de menu -, elles venaient de chez Legris, un petit producteur du coin, d’ailleurs j’avais vu que plusieurs restos des environs proposaient ces huîtres. Suite à la publication de cet article, Patrick Cadour de “Cuisine de la Mer“, fin connaisseur de la région, m’a interpellé en me disant que je soutenais les huîtres triploïdes. Diable, j’étais bien loin de me douter de tout ça. J’ai donc potassé le sujet et effectivement il y a débat. Le documentaire “L’huître triploïde authentiquement artificielle” prend clairement parti contre (voir le documentaire). Les huîtres triploïdes sont des huîtres obtenues par manipulation génétique et disposant de 3 chromosomes, à la différence des diploïdes qui n’en ont qu’une paire. Le bénéfice pour l’éleveur et le restaurateur c’est une huître qui ne se reproduit pas et qui n’est donc jamais laiteuse, si bien qu’on peut la manger toute l’année et non seulement les mois en R : on dit traditionnellement de consommer les huîtres les mois en R, de septembre à avril, afin d’éviter les mois de reproduction correspondant à l’été car elles ont alors une texture laiteuse peu appréciée du consommateur). Je n’ai pas l’habitude de prendre une position rapide sur un sujet que je maîtrise mal, d’autant plus quand tous les tenants et aboutissants ne sont pas encore clairement démontrés, c’est pourquoi je préfère mentionner ici le débat et que chacun se fasse son avis. Effectivement d’un côté, on a les détracteurs d’une huître résultant d’une manipulation génétique afin de bénéficier au système marchand et de l’autre on a des éleveurs qui ne sont plus dépendants des variations du marché à la haute saison et peuvent étaler leur activité sur l’année. Reste aussi la question de l’étiquetage car pour le moment le consommateur ne sait pas s’il mange une diploïde ou triploïde. Dans le cas du producteur Legris qui a lui aussi réalisé une vidéo sur son élevage, il a élevé pendant 21 ans des huîtres sauvages avant de se convertir à la triploïde, comme dit dans cet article de Libé, cela pose question aussi. On se dit qu’il n’a pas fait cela sans connaissance préalable de l’élevage d’huîtres. Mais il n’empêche que, outre la philosophie, il est très dur de mesurer clairement les impacts sur l’environnement à moyen et long terme de ce type d’élevages. L’association Ostréiculteur Traditionnel a établi une charte de bonne conduite afin que ceux qui ne recourent qu’aux diploïdes le fassent savoir.
Revenons à notre repas. Pour les accompagner, ce Mas Saint-Laurent du Languedoc-Roussillon, aromatique avec de belles touches d’agrumes
Plat du menu : tagine de poisson
Mon plat terre et mer aux ormeaux avec chou et lardons et copeaux de truffe était comme dans un rêve, cher oui, 45 euros mais on ne fête son anniversaire qu’une fois par an et on ne mange des ormeaux sauvages au resto qu’une fois tous les 10 ans et de Molène une fois tous les 15 ans.
Le Macabeu est traditionnellement utilisé pour les assemblages. Le producteur Serre Romani à 15 km au nord de Perpignan a décidé de faire un 100% Macabeu : un blanc vif avec là aussi des notes d’agrumes encore ici qui accompagne parfaitement les ormeaux, le côté terre est évoqué à travers le sol argileux et les galets roulés qui l’ont vu naître.
Dessert du menu : tarte au citron et aux agrumes
Un Muscat du Canet en Roussillon, toujours à 10kms de Perpignan mais à l’est cette fois-ci.
Les mignardises ne sont pas en reste.
Quant à l’accueil, au départ, il correspondait exactement à ce que j’avais lu sur google : pro mais un sourire extra serait bienvenu. Ensuite notre serveur était très à l’écoute et arrangeant bien que réservé. Le sommelier lui aussi paraissait quelque peu sévère de premier abord mais on s’est vite bien entendus si bien que lorsqu’il m’a proposé un verre pour le dessert j’ai dit oui alors que j’étais déjà bien, mais ce sera le sujet de mon prochain post.
Quand je suis parti, je me suis présenté à Violaine la responsable de l’établissement, la fille du marin pêcheur Gérard Le Goff qui possédait le chalutier qui a donné son nom au resto. Là, j’ai trouvé qquun à l’écoute bien qu’ils aient déjà les honneurs du Michelin et du Gault et Millau. Je recommande donc cette adresse car j’ai trouvé instantanément dans l’assiette la chaleur et l’authenticité qui m’ont manqué dans l’accueil au début mais qui se sont manifestées au sein de l’équipe au fur et à mesure du repas.
Si cet article vous a plu, n’hésitez pas à laisser un commentaire et à vous abonner pour recevoir par e-mail les prochaines trouvailles de 716lavie. Vous pouvez également suivre 716lavie sur Facebook et Instagram .
Vous aimez 716lavie ? Vous pouvez m’encourager et me soutenir financièrement sur Tipeee :