Momo Tibet – Paris (75019)


13.11.23 - Guillaume - 716lavie
Momo Tibet
4 Rue Bellot
75019 Paris
09 80 91 57 86
Ouvert du dimanche au vendredi de 12h à 22h
Métro : Stalingrad (2, 5, 7)
Bus : Place du Maroc (45), Quai de la Seine - Stalingrad (54, N42), Stalingrad (48)
- Le résumé -

Un drôle de petit resto dans une rue discrète de ce nouveau quartier tibétain compris entre les jardins d’Eole et Stalingrad. C’est plutôt bon, pas cher du tout et super au calme, un vrai petit resto à l’ancienne pour passer des soirées intimistes sans se ruiner.

- La petite histoire -

Dans les années 2000, 2010, des tibétains réfugiés sont venus s’installer dans ce quartier au nord de la Chapelle. Beaucoup sont originaires de la région d’Amdo à l’est du pays, proche du Sichuan chinois, région pour laquelle la cuisine qu’on trouve ici a des similitudes avec la sichuanaise. Le précédent responsable de ce resto était justement originaire d’Amdo. Il y a des rassemblements bi-hebdomadaires de cette communauté au jardin d’Eole voisin durant lesquels on peut assister à de superbes danses. Je vous conseille d’ailleurs la visite guidée de ma collègue Raphaelle Gras sur le thème du “Voyage de l’Inde au Tibet”, c’est elle qui m’a donné les informations que vous venez de lire.

C’est un couple de lecteurs qui suit 716lavie depuis le début de l’aventure en 2008 et qui avait tenu à m’inviter dans un resto pour me remercier de tous les bons plans, sympa! C’est leur resto préféré parmi les tibétains du coin. Pour couronner le tout, au moment de partir, j’ai réalisé que notre voisine de table était Rozenna, une journaliste américaine très sympa qui avait fait des papiers sur 716lavie, sur ma visite guidée du 13ème arrondissement et grâce à laquelle j’avais organisé un repas mystère réservé aux lecteurs de Gustave et Rosalie qui avait cartonné (mon site avait planté le jour devant l’affluence). Ce n’est pas pour faire du name dropping que je dis ça, mais plus que les lieux avec de chouettes énergies attirent de personnes sympas elles aussi, tout simplement.

- Lieu -

Le resto a changé de direction et la déco s’en est trouvée enjolivée.  Le resto est petit et intimiste, l’espace m’évoque vraiment celui de restos africains qu’on trouve dans le nord de Paris, j’avais tendance à me dire que cela avait dû être un africain dans le temps. On se sent bien ici, ce soir-là, il y avait une grande tablée de jeunes qui fêtaient un anniversaire, une table de 4 où nous étions et une table de 2, il n’y a donc pas grand monde et les gens qui viennent ici sont dans un bon état d’esprit.

Il faut signaler que plusieurs fois pendant le dîner, facilement 4, l’électricité s’est coupée dans tout le resto et la dame vient alors remettre les plombs dans la salle, c’était à côté de notre table. Les personnes qui étaient avec moi m’ont dit que lors de leurs précédents repas, c’était déjà comme ça, y a sans doute un truc à revoir. Ce qui était drôle, c’est que la grande tablée fêtait un anniversaire et donc chaque fois que la salle se retrouvait dans le noir, ils chantaient “Joyeux anniversaire.”

- L'équipe -

C’est assez curieux car les lecteurs qui m’invitaient ici me disaient que la direction avait changé, mais pourtant quand on a demandé à la dame, elle a dit que non. Pourtant sur le compte instagram de l’établissement, il y a marqué “new management of Momo”, bref. Il y a donc cette dame qui ne parle que très peu français, il y avait aussi un monsieur dont j’ai cru qu’il était un ami à elle, mais qui a au final aussi assuré une partie du service et enfin le chef.  Comme j’étais le premier client arrivé, j’ai cherché à discuter avec eux et à savoir plus, bon la barrière du langage était telle que je suis passé à l’anglais avec le monsieur, l’échange a été limité en termes de contenu, mais très sympa.

- Le repas -

Repas n°1

J’ai mis toute la carte comme ça elle n’aura plus aucun mystère pour vous. Parmi les plats que je n’ai pas pris et que Paul et Raphaelle m’ont chaudement recommandé, les nouilles froides aux cacahuètes (Thukpa Dangmo) et Mandchourie de chou-fleur.

Nous avons demandé conseil à la dame, c’était assez funky, mais on y est arrivé.

Ce pain tibétain Tingmo n’était pas dingue pour le coup, assez sec, c’est peut-être comme ça qu’il se mange, mais bon, pas renversant. J’ai l’impression qu’il y a une petite baisse par rapport à l’époque où le monsieur était là, par exemple la guide et collègue Raphaelle Gras de L’inde au coin de la rue m’a dit que c’était ici qu’elle mangeait le meilleur Tingmo, ce qui me fait dire que soit ce jour-là y avait un souci, soit y a eu un petit laisser-aller.

Décidément je commence par les deux mets en dessous avant d’attaquer le reste. Ce thentuk avait un goût assez fade, notamment quand je le compare à celui du resto Zambalah dans le 15ème qui fait par ailleurs ses nouilles lui-même.

Boeuf Shaptah, mais contrairement à ce que disait la carte, il n’y avait pas de poivrons rouges, là aussi on se demande pourquoi. C’est bien bon en tout cas.

Boeuf Szechuan riz frit, ça c’est super bon et la présence de carottes est étonnante et fort bienvenue.

Momos au poulet très bien mais attention le jus part à 3 kms, t-shirt en machine dès le retour à la maison pour moi. Si vous êtes en date, faites gaffe de pas asperger votre rencard.

On a pris aussi du porc épicé, mais je n’ai pas pris de photos.

Repas n°2

Pour la bouffe c’était bien meilleur que la dernière fois (j’ai trouvé), mais faut dire que je suis venu la voir avant un festin avec des potes pour lequel j’avais réservé 🙂 En fait comme la dame ne comprend pas le français au téléphone en dehors de la prise de résas, je voulais la voir pour discuter avec elle, surtout que Raphaelle Gras qui fait les visites du quartier, m’avait entretemps fait un topo sur le monsieur qui était là avant, que la dame aidait de temps en temps etc… Elle comme d’autres m’ont conseillé des plats comme le (ou la?) mandchourie chou fleur et les nouilles aux cacahuètes.
Ce qui m’avait chiffonné la 1ère fois, c’était l’absence de poivrons rouges ainsi que l’impression que certains plats avaient été faits un peu vite (et d’autres étaient top), donc je suis venu en avance et je lui ai montré l’article, là elle a compris. Ensuite je lui ai montré la photo du plat et lui ai dit qu’il manquait les poivrons rouges, là elle était embêtée et m’a dit : « c’est le chef qui a oublié », elle a appelé le chef qui a glissé une tête par le trou de la porte de sa cuisine et a expliqué que parfois il ne trouvait pas de poivrons rouges. J’ai aussi dit à la dame que ce serait cool qu’elle ait de grandes Tsing Tao qui sont plus dans l’esprit, là aussi, elle m’a dit : “c’est dommage j’étais à Belleville tout à l’heure, là-bas y en a, mais pas ici à la Chapelle. Prochaine fois, vous m’appelez avant et je vais en acheter”, sympa! Donc sachez-le, en attendant qu’elle les rentre à la carte.
Elle était très contente de l’article.
Ensuite quand je suis revenu avec mes potes 45 minutes plus tard, le chef m’a dit tout content qu’il avait été acheter des poivrons rouges 🙂 Tout ça pour dire que les retours ne sont pas là pour embêter mais pour aider un resto qu’on aime à maintenir une relative exigence.
Cette fois-ci c’était Byzance, on a dîné comme des chancres et on en a eu pour un peu moins de 24 euros par personne et les clients sont toujours aussi cools, ici viennent des gens détendus, sans attitude, qui apprécient l’atmosphère cosy et la cuisine savoureuse à bas prix.
Mandchourie de chou-fleur, ça tout le monde a kiffé. Côtelette de gingembre (?), ail, oignons nouveaux, coriandre. Si j’ai compris ce qu’elle a dit, le chou-fleur est d’abord cuit à la vapeur puis enduit d’un mélange de jaune d’oeuf et farine, façon pâte à beignet, ça lui donne une consistance élastique/caoutchouteuse super bonne.

Marmite Ma La, canard et chou mijotant avec sauce Sichuan, super bon.

Gog-shaaa, boeuf sauté aux pousses d’ail, c’est ce que j’ai pris, un délice

Riz frit spécial avec poulet sauce aigre-douce et poulet à la sauce brune.

On a voulu prendre la salade de nouilles froides aux cacahuètes, mais la patronne est revenue en nous disant qu’il n’y avait plus de cacahuètes et nous demandant si on la voulait quand même, “c’est-à-dire juste des nouilles sans cacahuètes? Ben non merci :)”.

- Le bilan -

Une chouette expérience à renouveler, le rapport qualité-prix et la vibe intimiste font beaucoup au charme de l’endroit. Lors du 2ème repas où nous étions 8, la cuisine a fait beaucoup plus mouche que la première fois où j’avais trouvé que la qualité des plats aurait pu être plus uniforme. Pour ce qui est des ingrédients manquants, c’est aussi le contrepoint du charme de l’endroit, ce tout petit resto a une carte relativement variée et forcément ils n’ont pas tout en stock. Par ailleurs pour le prix, cela reste une aubaine quoi qu’il arrive car en cuisine, ça cuisine!