Osteria Antiche Sere – Turin (Italie)
14.12.21 - Guillaume - 716lavie
10139 Turin
Ouvert du lundi au samedi soir
Bus 32 et 68
Métro ligne 1
https://www.facebook.com/osteriaantichesere/
Mon coup de cœur de ce court séjour turinois aura été le resto pour lequel j’espérais le plus, cette osteria Antiche Sere. J’ai pu en effet manger quantité de spécialités piémontaises, le tout dans une ambiance conviviale et locale, dans un quartier résidentiel et pour un prix très honnête. Attention réservation obligatoire au moins 2 semaines avant : ils ne sont ouverts que le soir, ont énormément de succès. Les deux fois j’ai dû négocier comme pas possible dix jours avant au téléphone car ils étaient déjà complets.
Je l’avais trouvé dans différents articles italiens qui mentionnaient cette osteria située dans un quartier résidentiel un peu à l’écart, c’est ouvert que le soir et souvent complet, j’avais réservé consciencieusement 10 jours avant. Ce qui m’a beaucoup plu à comparé à Cantinone Sao Paulo et encore plus comparé à Il Consorzio, c’est la chaleur et la gentillesse de l’accueil, je me suis senti comme à la maison, on a pris soin de moi et on m’a mis à l’aise et j’ai bien vu qu’on faisait la même chose avec tout le monde.
Une osteria classique et simple avec trois salles et une terrasse aux beaux jours dans l’arrière-cour. L’avantage c’est qu’elle est juste à côté de l’arrêt du bus, bus qui marche aussi le soir, donc bien pratique pour rentrer sans soucis après avoir bien mangé.
C’est une affaire familiale : la soeur et le frère ont repris le restaurant des parents. Le frère ci-dessous est en cuisine et la soeur s’occupe du restaurant conjointement avec la femme polonaise du frère. Il y avait par ailleurs ce soir-là, 2 ou 3 jeunes serveuses très sympathiques, on l’aura compris, il y a du monde en salle.
1er repas en décembre 2021
Le menu du jour
Le pain qui n’est pas maison est très bon, bien cuit et grillé.
Entrées
On vous propose un assortiment d’entrées pour 14 euros mais vous pouvez aussi n’en choisir que quelques-unes et elles vous seront facturées à l’unité et servies en plus grosse quantité. C’est cette 2ème option que j’ai choisie, sentant que je ne pourrai finir le repas autrement.
Salame di Turgia : un saucisson de vache maigre typique de la région de Turin
Tomini elettrici : un petit pavé de fromage de vache frais avec une sauce ail, piment, paprika
Peperoni al forno alla bagna cauda : des poivrons au four avec une sauce à l’anchois, une recette que j’aimerais reproduire chez moi, d’ailleurs les italiens ont quantité d’idées pour travailler les anchois. J’avais découvert en Sardaigne, la salade de chou-fleur tiède aux anchois – et c’est vrai que l’amertume de l’un se marie délicieusement au salé de l’autre -, voici une autre association très intéressante, limite sucré-salé.
Vitello tonnato, sans doute la spécialité piémontaise la plus connue au monde, bon avouons-le, il est à mon avis rarement raté à Turin mais ici il était particulièrement gourmand. Ce plat résume à lui seul la double culture culinaire viande-poisson de Turin : en effet si la ville est située à l’intérieur des terres, elle n’en a pas moins une profonde passion pour les produits de la mer (les nombreux émigrés venus d’autres régions d’Italie, notamment les maritimes, en sont une explication).
Plats
Puis les fameuses pâtes locales, les ravioli au boeuf appelés agnolotti, un délice, ils sont farcis au boeuf et la sauce est faite à base de jus de viande. Comme la dame m’avait aussi conseillé l’oie en plat typique, j’avais choisi de prendre une demi portion d’agnolotti afin de garder de la place. Mais une fois fini le demi plat, je me suis dit qu’on n’avait qu’une vie et je devais écouter mon coeur et mon foie plutôt que ma tête alors j’ai repris des agnolotti, trop trop bons et laissé tomber l’oie.
En dessert, une jeune serveuse à qui j’avais demandé son dessert préféré, m’avait dit qu’elle kiffait de ouf la panna cotta lors j’ai décidé d’un commun accord avec elle de faire une pause entre mes ravioli et le dessert. Au bout de 10 petites minutes, on m’a apporté le lapin au vin blanc en me disant que le chef voulait que je le goûte. C’était quelque chose aussi. A l’étranger, il m’arrive plus souvent de dire que j’écris aux restaurateurs car j’ai peu de temps sur place et ça me permet de voir ce qu’ils envoient, mais ne croyez pas que ça ouvre systématiquement des portes, pas mal de restos s’en contrecarrent, tout ça pour dire que ça n’enlève rien à la générosité et à l’enthousiasme du chef d’avoir voulu me faire goûter son lapin. J’ai adoré ce clin d’oeil gourmand.
Desserts
Ensuite la panna cotta, sans doute le dessert le plus raté à Paris, ici c’est autre chose, je comprends pourquoi la jeune locale l’avait choisi, il est servi avec un genre de crème caramel.
Ensuite c’est parti en tremplin à ski. J’ai payé et comme il y avait du monde qui attendait pour régler et que je voulais parler tranquillement avec la femme du chef, sa soeur ayant quitté le resto peu après mon arrivée, je lui ai proposé de m’assoir pendant qu’elle encaissait tout le monde. « Ah mais oui bien sûr, vous voulez boire un truc, amaretto? Grappa ? », « ah ben j’en sais rien » et hop une serveuse m’apporte les deux en me disant « comme ça vous aurez le choix ».
Deux minutes après on m’apporte un sabayon con biscotti que le chef veut que je goûte.
Je parle amaretto avec la patronne qui me dit, « ah mais en on a un meilleur que vous devez goûter » et elle m’ouvre une bouteille.
Puis le chef sort de sa cuisine, on papote et il me sort sa bouteille de limonina, une liqueur d’herbes faite maison.
Enfin on s’assoit à la même table, il sort sa bouteille de rhum HSE (Martinique) et me fait servir un gâteau au chocolat typique du coin.
“Ah, puis ajoute-t-il, il faut que tu goûtes la poire au chocolat “perecotte al cioccolato”. J’ai vraiment cru qu’ils avaient parié 50 euros en cuisine que je rentrerai à 4 pattes et qu’ils me testaient jusqu’à ce que je tombe.
On se dit qu’on se reverra avec lui et sa femme à Paris ou ici. Pour sûr, ça ce sont des gens qui aiment ce qu’ils font car je suis bien trop petit pour que 716 déclenche une telle générosité, elle est déjà là cette envie de faire kiffer et là je lui donnais une occasion de s’exprimer. D’ailleurs ils me disaient qu’ils ne pouvaient voyager que du dimanche matin jusqu’au lundi après-midi car ils devaient être revenus pour le service du lundi soir qu’ils ne pouvaient manquer.
2ème repas en septembre 2022
Je mets les plats différents que j’ai pris car certains étaient les mêmes.
Des pâtes piémontaises que je n’avais jamais goûtées : des tajarin servies avec cèpes ou tomates.
Un albese, recette typiquement piémontaise d’Alba, la même ville connue pour ses truffes. Il s’agit d’un carpaccio de veau, là servi avec fenouil et parmesan mais il y avait aussi l’option avec cèpes.
Puis le chef nous a fait goûter un autre plat du jour, guanciale (joue) de veau rôtie aux pommes de terre, à tomber.
J’ai pris aussi des pêches rôties au chocolat, je me suis dit que c’était à refaire à la maison, je ne connais aucune association de ce type en France (dites-moi si j’en ignore une).
36 euros pour les couverts avec le pain (2 euros), 2 verres de vin (2 et 3 euros), les antispasti (14 euros), le primo piatto (10 euros) et le dessert (5 euros), le reste a été offert. Alors évidemment j’ai passé une soirée exceptionnelle pour plusieurs raisons, mais même en situation normale, la carte est suffisamment solide et l’équipe dévouée à son restaurant, que je vois mal comment il pourrait y avoir un hors pistes. Je pense que c’est une très bonne option pour avoir une idée claire de ce qu’est une excellente et traditionnelle osteria turinoise, pensez à réserver.
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